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Maintenant que Johnny en parle au diable

Publié le par Eric Bertrand

Maintenant que Johnny en parle au diable

Johnny Rider a définitivement jeté sa Harley dans le fossé, quelque part entre Vallée de la Mort et Monument Valley. Et il défie le diable. Quand le masque tombe, quoi sa gueule, qu’est-ce qu’elle a, sa gueule ?

La voix est forte, arrogante, virile. « J’en parlerai au diable… » et elle tient toujours le même discours… « Je n’ai jamais mis les pieds dans une église, je ne sais pas prier »… Ce « fou d’amour » a des choses à lui dire et ce dernier « saura l’écouter ».

Et que lui dit-il ? Allumez le feu ? En tout cas, il ne recule pas. Il a la rock’n’roll attitude et c’est sans masque qu’il crache dans le micro pour chanter ses idoles. Sa religion à lui, elle est ailleurs que chez le diable, dans le regard de la fille de l’été dernier, du square, ou de celle qu’il croise tous les matins, Sarah, Marie, Gabrielle, Laura…

Et tant pis si d’un seul coup le ciel n’est plus pur, il est « libre dans sa tête ». De toute façon, il sait que « c’est quand on n’y croit plus que le ciel vous entend ».

 

 

 

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Baudelaire sous le masque

Publié le par Eric Bertrand

Qu'en penserait l'ami Charles ?
"Quand le masque bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur la bouche et le nez en proie aux longs ennuis / Et que du sourire embrassant tout le cercle, il nous verse un jour noir, plus triste que les nuits !"
Baudelaire sous le masque

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Le clan Mac Areux sur les falaises du Caithness

Publié le par Eric Bertrand

En bord de mer, ils sont l’obsession des promeneurs, ces petits oiseaux clowns au bec bariolé et aux allures d’Arlequins… En Écosse, on les trouve sur certaines falaises de la côte nord et notamment dans le Caithness. Ils sont très difficiles à repérer du fait de leur petite taille et des anfractuosités de rochers qu’ils choisissent pour nicher…Si on veut assister à leur numéro, il faut prendre le temps de s’arrêter et d’attendre, allongé en face de l’une de ces hautes roches inaccessibles – les broughs - qui sont les citadelles des oiseaux de mer, des « princes des nuées » dirait Baudelaire…

C’est à Holborn Head, à un bon kilomètre du phare de Scrabster près de Thurso, que viennent se nicher entre début mai et fin juillet quelques spécimens de ces macareux moines. Les cormorans, mouettes, guillemots et autres goélands attirent d’abord l’attention parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux et “démonstratifs”. Au contraire, on dirait presque que nos petits acteurs fantasques recherchent la discrétion et l’anonymat sous leurs costumes peints.

Planqués au creux de la roche, ils se tiennent debout dans la coulisse. Ils attendent le moment de la parade pour exécuter un numéro de haute-voltige. Super-héros miniatures, chauve-souris de plein jour qui auraient chipé des habits de foire, ils se décident enfin à plonger dans la grande cape bleue de la mer où brillent encore des étoiles. Que le spectacle commence ! Le temps d’une dégringolade, les petites ailes battent à toute vitesse, jouent des griffes et du sgean dhu, aiguisent le bec.  

Et on voit voltiger l’un après l’autre, dans cet immense théâtre en plein air, les kilts minuscules du clan Mac Areux, ornés du tartan orange et jaune.

Le clan Mac Areux sur les falaises du Caithness

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Vertiges de la rue de Verneuil A l’occasion de l’ouverture prochaine de la maison Gainsbourg

Publié le par Eric Bertrand

Vertiges de la rue de Verneuil A l’occasion de l’ouverture prochaine de la maison Gainsbourg

Rentrer rue de Verneuil, c’est pousser un portail magique…

C’est suivre un malin génie, un « petit lapin de play boy » qui vous conduit dans le labyrinthe jusqu’au « pays des malices de Lewis Caroll ». Des escaliers, des couloirs sans fin se succèdent, ruelles, culs de sac, rues X aux stationnements interdits par la loi…

Il y a des Vénus d’argent, des Aphrodite, des Salomé, des bronzes et des médailles d’Imperator. Des chambres flacon, imprégnées de parfums baudelairiens, des boites de rahat-loukoums à la rose qui rebondissent sur la nuque boum boum et un hanneton dressé sur une tête héliport d’hélicoléoptère. Des verres d’eau de Selz, des cigarillos, de l’héroïne, de la poussière d’ange, « mon bel ange, ma toute belle ». Il y a aussi des chambres à échos pour Des Esseintes, des enceintes à la sono lançant accords de quartes et de quintes.

On ouvre la lourde portière de la Silver Ghost de 1920 ou celle de la Ford Mustang et on circule dans les allées, sur les trottoirs où passent en vertige les ailes de la « Princesse des Ténèbres », le bubble gum de Lolita, la paire de Lewis d’Alice et toutes les « liaisons clandestines ». « Ange Gabriel, me pardonnerais-tu mes rêves démentiels ? Labyrinthe obsédant. Couleur absinthe, odeur du temps. Plus rien ne sera-t-il comme avant ? »

http://ericbertrand-auteur.net/Verneuil.htm

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Gainsbourg. Couleur café basket Lewis…

Publié le par Eric Bertrand

II l’avait dit, « je crèverai un dimanche… ». « Gloomy Sunday. » Dépression au-dessus du jardin... Aujourd’hui, il a délaissé sa Remington portative, les INITIALS et l’alphabet de LAETITIA.

Saison des pluies. Ça ressemble à un conte d’Edgar Allan Poe.

Sur son rocking-chair, Élisa n’est plus « qu’un appareil à soupirs ». Elle attend que ça se tasse… La petite Mélody ne fait plus tinter ses bracelets ni les clochettes d’argent de ses poignets. Ses illusions donnent sur la cour… Marilou s’est barrée avec sa paire de Lewis « au pays des malices de Lewis Caroll ». Elle rêve encore à des aéroplanes, à des cargos de nuit qui lui ramèneraient son intoxicated man ou son sorcier indigène.

Sait-on jamais. Dieu est un fumeur de havanes … Black trombone, monotone… Couleur café, désormais, très vite passée. Où est l’ombre des Shadows, des Birds, des Doors ? Les murs d’enceinte du labyrinthe les entrainent vers l’infini et soufflent vers l’Azur et les aéroplanes quelque chose comme un air lointain, une « Symphonie du Nouveau Monde ».

 

Gainsbourg. Couleur café basket Lewis…

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