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La cariole !

Publié le par Eric Bertrand

J’ai parlé de l’importance des accessoires dans cette pièce et notamment dans la scène du prologue. La marionnette Angelika a déjà été présentée en image… Dans la suite logique de la dernière répétition amplement déclinée ces jours-ci, je mets en ligne l’un des accessoires importants qui va accompagner l’apparition scénique de Francesca et Carolina : la cariole… Je rappelle que les conteuses font une entrée en scène fracassante et passablement ridicule ! D’où l’idée de cet « engin » récupéré du vieux chaîs rétais de mes arrières-grands-parents.
              On appelait ça « la chignole » et, sur les petites routes de Ste Marie de Ré, j’en ai fait des tours là-dedans avec les cousins cousines un peu plus agés que moi ! Voilà que « la chignole » reprend du service ! En l’occurrence, les Siciliens sont attachés à la culture et les vieilles « charettes » font partie du patrimoine…
 
Prologue
 
Entre sur scène (avec fracas), une femme aux cheveux blancs qui souffle dans un clairon et qui tire une charrette, c’est Carolina : juchée sur cette charrette, en position de bonze, une autre femme aux cheveux blancs, c’est Francesca. Elle est noyée dans une grande robe de chambre qui accentue son allure solennelle.
Carolina s’arrête au milieu de la scène, des enfants et des adolescents ont accouru, ils forment un cercle autour de la charrette.
 
Carolina : adesso, un spettacolo unico ! Stasera per i bambini e per i giovani, un spettacolo unico ![1]C’est la soirée de la conteuse ! “La Beffana sotto le stelle” ! Chaque été, « la Beffana sotto le stelle » revient sur la place du village ! C’est l’été sicilien qui recommence et les toiles de la tradition sont brodées dans le ciel ! Elle fait un signe en direction de la charrette. Accrochez-vous bien, car Francesca tient l’aiguille !
Francesca : elle jaillit de la charrette.
Et Carolina donne le tissu ! Bienvenue les enfants !… C’est incroyable comme certains d’entre vous ont grandi ! On ne voit pas le temps passer ! Mais vous êtes toujours aussi fidèles !
 
HPIM0230.JPG 
Ci manca Francesca e Carolina per il mercato !


 
 
 
Rubrique Goncourt : interview Amélie Nothomb
 
Une collègue a envoyé le bilan d’interview d’Amélie Nothomb à Rennes, je la fournis en plusieurs épisodes.
 
Interview d’Amélie Nothomb. Rencontre du 11 octobre. (1)
 
Comment vous décririez vous en un seul mot ?
 
Hou la ! C’est vache comme question, j’ai vraiment envie de vous la renvoyer. Si vous deviez me décrire en un seul mot qu’est ce que vous diriez ? J’a tellement peu de perception de moi.
 
Armandine : Moi je dirais déjantée.
Mathilde : Géniale.
Anna : Talentueuse.
Pierre : Et mystérieuse.
 
Bon alors je préfère m’en remettre a votre jugement je crois que j’y gagne beaucoup !
 
Avez-vous tenu un journal intime dans votre jeunesse ? Qui aurait été comme un déclencheur.
 
Eh bien non parce que justement je suis une grande paranoïaque, et je suis absolument sûre que si j’avais tenu un journal intime quelqu’un aurait chercher et réussi à le lire. Je suis absolument sûre que si j’avais surpris ce quelqu’un en train de lire mon journal je n’aurais pas pu m’empêcher de l’assassiner. Donc dans le but de ne pas assassiner mon prochain, je n’ai pas écrit de journal intime.
 
Donc vous vous êtes inspirée de vous pour le personnage dans Journal d’Hirondelle ?
 
Oui mais de toutes les composantes de moi, je suis aussi bien Urbain qu’Hirondelle ou que Youri, je me donne pour devoir d’assumer tout mes personnages. Ils doivent tous avoir leur légitimité. Même quand le pire d’entre eux entre en scène je dois accepter d’être lui parce que sinon on ridiculise ses personnage, je les assume tous.
 
Ce n’est pas trop dur de s’appeler Amélie Nothomb ?
 
C’est une question intéressante, il y aurait beaucoup de façons d’y répondre. Il faut quand même voir que même si c’est difficile c’est quand même surtout un cadeau. Tant de gens écrivent, tant de gens voudraient être publiés, quand ils le sont tellement voudraient que ça marche pour eux, j’ai un peu l’impression d’avoir gagné au Loto, je trouve que se serait un petit peu insupportable que je me plaigne. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des aspects difficiles mais je vois ça plutôt comme un privilège. Il y a aussi une autre façon de répondre a cette question c’est que je viens de Belgique ou mon nom était lourd à porter pour diverses raisons, et j’ai voulu être publiée sous pseudonyme quand je suis arrivée en France pour tenter d’être publiée, et l’éditeur m’a dit « Vos histoire belco-belges je m’en fiche complètement, moi je trouve que Nothomb ça sonne bien donc j’oublie votre désir de pseudonyme et vous vous appellerez de votre vrai nom Amélie Nothomb » A ce moment je l’ai mal vécu, et pendant les premières années en Belgique toutes mes interviews commençaient mal parce que on me disait toujours « Qui êtes-vous par apport à tel ou tel Nothomb », j’avais toujours ce poids sur mes épaules et maintenant ce n’est plus le cas même en Belgique ils ont oublié tout ce que ce nom cachait de lourd à porter comme si maintenant Nothomb en Belgique signifiait Amélie. Alors je le vis comme une très grande victoire car c’est comme si cette notoriété avait effacé les notoriétés plus lourdes à porter qui m’ont précédée dans mon pays.
 
 
Comment expliquez vous cette notoriété ?
 
 
L’expliquer j’en suis incapable, franchement je vous le dit avec une sincérité absolue si on m’avait dit à votre âge que cette histoire aller m’arriver, je ne l’aurais jamais cru et je ne pense pas non plus que je l’aurais souhaité. Quand j’ai tenté la publication je ne m’attendais même pas a être publiée. Quand j’ai été publiée je m’attendais encore moins à ce que ça marche ! Donc je dois dire que je vis ça avec une stupéfaction qui me fait peur parce que je trouve que chaque année c’est plus incroyable. Parce que sommes des gens qui deviennent célèbres, et il y en a plus chaque année, mais le plus étonnant c’est que ça dure. Le plus difficile ce n’est pas seulement valable pour la notoriété, c’est valable pour tout, pour l’amour pour l’amitié, le plus difficile en tout c’est de durer ! Et de voir que ça dur c’est certainement ce qu’il y a de plus incroyable dans l’affaire !
 
Justement par rapport à cette notoriété comment vous le vivez ? Comment vous l’expliquer ?
 
Alors l’expliquer j’en suis incapable ! Franchement je vous le dis avec une sincérité absolue si on m’avait dit à votre âge par exemple que cette histoire allait m’arriver mais je ne l’aurais jamais cru et je ne pense pas non plus que je l’aurais souhaiter... Quand j’ai tenté la publication je ne m’attendais même pas à être publiée et quand j’ai été publiée je ne m’attendais encore moins à ce que ça marche ! Donc je dois dire que je vis ça avec une stupéfaction qui ne cesse pas parce que je trouve que chaque année c’est plus incroyable parce que des gens qui deviennent célèbres il y en a chaque année. Mais le plus étonnant c’est que ça dure, ça ce n’est pas fréquent le plus difficile c’est pas seulement valable pour la notoriété c’est valable pour tout. C’est valable pour l’amour c’est valable pour l’amitié ; le plus difficile en tout c’est de durer et de voir que ça dur, c’est sans doute le plus incroyable dans l’affaire...
 
Mathilde : Et justement vous dites qu’à notre âge jamais vous ne vous seriez imaginer vivre comme ça, comment vous étiez à notre âge ?
 
Ouh ! J’étais très mal. J’imagine que vous avez seize ans j’étais pas si bien que vous ! J’étais en train de sortir d’une très longue et très douloureuse anorexie, j’avais des problèmes de santé à n’en plus finir. Je n’avais aucun ami j’était extraordinairement seule, heureusement que j’avais une sœur parce que si je n’avais pas eu de sœur je n’aurais eu aucune compagnie...
 
C’est la « Juliette » dont vous parlez dans « Biographie de la faim » ?
 
Voilà, exactement ! Oh je vois que vous avez lu d’autres livres de moi...
Franchement quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard moi je me souviens je me disais « mais comme si j’avais un avenir » Je n’était pas punk physiquement mais je l’étais dans ma tête en ceci que vraiment « no futur » ! Le seul avenir que je pouvais endosser c’était l’idée de retourner au Japon. Pour moi vivre au Japon c’était une ambition suffisante : c’était le pays de ma naissance, c’était le pays de mes premiers souvenirs je me disais si tu peux ne serait-ce que retourner sur cette terre tu seras sauvée et peu importe de là tu feras n’importe quoi. C’est ce qui s’est passé d’ailleurs je suis retournée au japon et vraiment j’ai fait n’importe quoi et tellement n’importe quoi que même moi avec mon peu d’ambition, non comme même … Dame pipi c’était...
 
Réaction de collègue :
Un petit mot pour vous faire part d'une expérience nouvelle et
exceptionnelle dans une carrière de "petit prof du secondaire" liée au
"Goncourt" ! Par le biais de la chargée de communication de la fnac de
Nantes qui vraiment s'active, nous propose des tas d'idées et vient nous
rendre visite régulièrement, nous avons été 3 élèves et moi "les invités
"d'une émission de télévision en direct sur Télé 7 (chaîne de télé locale)!
quelle angoisse... séance maquillage et questions en direct et non préparées
sur les modalités du Goncourt avec un journaliste , il faut les dire très
sympa; de plus 10 élèves étaient invités en régie pour découvrir le
fonctionnement d'une émission! je crois que j'étais aussi détendue que le
jour de l'oral du CAPES, c'est vous dire! mais quelle aventure !! du coup
toute la classe est invitée à la même émission la semaine du 20 novembre
pour parler des votes et du lauréat, qui peut parler de sclérose de
l'enseignant au
bout de 23 ans dans de telles conditions? je peux vous
garantir que les élèves sont fous de joie et regonflés à bloc pour continuer
leur lecture!
 

 
 

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Highland ? Et l’Ecosse ?

Publié le par Eric Bertrand

Retour de Bretagne nord. L’eau est forte, vigoureuse et transparente. Je n’ai pas pu résister au bain. On peut encore se baigner en Bretagne à cette période, je vous le garantis !
              Il y avait, tout au long de ces falaises, un air écossais qui me ramenait à l’Ecosse… Rappelons-nous les paroles de Rebecca…
 
« Cet endroit saigne la vérité brute ! La lande est mauve, le vent souffle dans les bruyères, la falaise est abrupte, l’océan gronde et le désespoir est partout autour de nous ! »
 
              A tous les amateurs des Highlands et du Ceilidh, si amplement visités dans le blog de l’an dernier, j’avais promis quelques nouvelles chemin faisant. Le spectacle ne s’est pas clos sur le tomber de rideau au Moulin à Sons… Le livre continue d’exister et l’envoi du DVD aux Ecossais a beaucoup plu…
              Pas de perspective de visite au pays des Sinclair cette année puisque c’est « le tropisme sicilien » qui prévaut, il n’en reste pas moins vrai que je reste proche de ce pays d’adoption.
              Je voulais profiter de ce petit clin d’oeil à l’Ecosse pour signaler deux sites aux amateurs : un superbe diaporama musical (sur une bande son du groupe Run Rig, un de mes favoris si souvent évoqué dans ce blog l’an dernier…) et une radio en gaélique pour tous ceux que le détour par la langue des Hautes terres avait séduits.

Back to the wilderness of Scotland...

 

Rubrique Goncourt : Les Rencontres (2/2)…
 
              Des ateliers : chacun y participera en plus petit comité accompagnée de deux autres classes, chaque classe assistera à trois ateliers différents : l’un avec des académiciens pour parler de l’institution littéraire (comment devient-on membre de l’académie Goncourt ? comment travaillent les académiciens Goncourt ? Quels sont les critères de sélection des romans et du prix ? Un autre atelier avec un éditeur ou directeur de collection pour mieux comprendre la chaîne du livre (qu’est-ce qu’un éditeur ?comment découvre-t-on un auteur ? Quels sont les risques ? Est-il facile d’être éditeur aujourd’hui ?) Un dernier atelier avec un critique littéraire, pour faire partager le plaisir de lire et de transmettre (comment s’y retrouver parmi tant de livres ? Comment aborder un ouvrage ? A-t-on le droit de tout dire dans une critique ? Comment justifier son avis ?
              Le plateau de rédaction : le journal du Goncourt sortira deux numéros pendant les deux jours des rencontres. Un plateau de rédaction sera ouvert en permanence accueillant le comité de rédaction du lycée de Sévigné mais aussi tout ceux que tentent l’interview, le billet d’humeur ou les scoops de couloirs. Ils travailleront avec l’aide des animateurs. Dès la rentrée, inscrire un élève motivé, sachant que sa participation au comité de rédaction lui prendra une demi-journée sur le temps des rencontres.
              La soirée. Nous proposerons aux lycéens la soirée musique le jeudi 7 décembre. C’est une demande qui est faite chaque année. Au menu musique de jeunes musiciens, un bar sans alcool et du temps pour discuter… cette soirée se terminera vers 22 h 15 les retours dans les hôtels se feront au plus tard 23 heures.
 
Réaction de collègue :
Cet après-midi, avant de partir en vacances de la Toussaint et d’élire le (la) délégué(e) qui représentera la classe aux rencontres régionales de Rennes, s’est déroulé un mini-marathon pour échanger autour de plusieurs livres : Disparaître, Ouest, Les bienveillantes, Fils unique, Supplément au roman national, Journal d’hirondelle, Un pont d’oiseaux.
L’équipe éducative s’est mobilisée ; les professeurs de sciences expérimentales ont cédé « leurs » heures de TP, l’élection du délégué se fera en cours d’espagnol ; trois ateliers tournants sont animés par six professeurs, la Conseillère Principale d’Éducation, la documentaliste et l’aide-documentaliste.
C’est l’occasion de faire le point sur les lectures, les coups de cœur, les abandons, les incompréhensions.
Certains ont beaucoup lu, d’autres moins, la quasi-totalité a fait l’effort d’essayer, de goûter à des lectures différentes, de dépasser les premières réticences.
Quelques impressions saisies au vol :
Le journal d’hirondelle d’Amélie NOTHOMB a été beaucoup lu....et provoque des réactions variées depuis « Elle ne s’est pas donné beaucoup de mal... » jusqu’à «  ...j’ai bien aimé cet amour impossible ... » en passant par  « Mais qu’est-ce qu’il y avait de si intéressant dans ce journal intime ? ».
Jean-Eric Boulin et ses violentes diatribes du supplément au roman national n’ont convaincu personne et en ont découragé plus d’un : beaucoup d’abandons de lecture, de l’incompréhension devant une telle noirceur, un tel manque d’espoir... « Pourquoi tant de haine ? ...Il n’a pas fini sa crise d’adolescence... »
Le changement de narrateur et le contexte historique délicat du Pont d’oiseaux ont découragé les lecteurs lycéens...et passionné les lecteurs enseignants, qui tentent de donner quelques clés permettant d’entrer plus facilement dans ce roman.
Contours du jour qui vient et Ouest sont aussi souvent lus, et plébiscités... « c’est curieux , dans Ouest, les opinions sont à l’envers, le maître est progressiste , le valet est conservateur »… « mais non, le garde-chasse Lambert n’est pas conservateur, il est contre son maître »… « il y a de l’humour dans ce livre… »
A propos de disparaître … « j’ai choisi à cause du thème du coma… »…. » la première phrase : « …j’ai raté ma sortie »….  m’a donné envie de lire » .
Cependant, les clés de lecture historiques manquent ( Lawrence d’Arabie n’est pas arabe…il est anglais ! »
Les deux collègues qui ont lu les bienveillantes contextualisent, expliquent, éclairent...du coup, les neuf volumes des bienveillantes sont emprunté pour les vacances de la Toussaint.
On échange, on réagir, on sent des frémissements, des tendances...il reste à lire encore pendant les vacances, et au retour des vacances, à désigner le tiercé gagnant de la classe pour le confier à notre déléguée .
Cà y est, elle est élue : ce sera Julie Leroux…qui part en vacances avec quatre livres sous le bras.
 

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Répétition du 24.10 (5)

Publié le par Eric Bertrand

En l’absence de Diane et de Samantha, nous pouvons travailler sur l’une des scènes délicates qui mettent aux prises les deux couples, la fameuse scène en contrepoint ! D’un côté, le couple disons « indécent » qui précipite l’acte amoureux (la scène est particulièrement érotique dans la version narrative…) de l’autre, le couple romantique qui découvre et qui le balbutie.
              Sans une parfaite entente entre les comédiens et une certaine maîtrise de jeu face à ce genre de situation, une telle scène est irréalisable. Mais je trouve que pour une première tentative, ils s’en sortent très bien. Ils sont censés être à distance l’un de l’autre et échanger des propos chacun dans sa bulle.
              La difficulté scénique qui se pose, c’est celle des moments de silence entre les couples. Lorsque l’un parle, l’autre agit, ET N’ATTEND PAS SON TOUR pour parler ! Ils ont très vite compris cela et je leur demande d’improviser des scènes isolées auxquelles le spectateur voyeur aurait le bonheur d’assister… Gilda prend des positions et Gigi est assailli par l’esprit d’entreprise de cette femme fatale ! Au contraire, Ornella rougit, cause et recule, tortille le collier à son cou en baissant la tête, Salvatore tente de lui passer le bras autour du cou, se ravise, hésite et puis tout à coup c’est Ornella qui lui saisit la main ! Ainsi la scène devient-elle vite savoureuse, et Alain qui est dans la salle envisage les choses en termes d’éclairage et déclare intéressant cette bi-polarité qui va lui permettre de jouer avec les lumières…
 
« Gigi : si tu savais l’impression forte que tu m’as faite la première fois ! Tu as fait sauter les ampoules !
Gilda : c’estfou comme le courant passe entre nous, c’est moi ton groupe électrogène.
Salvatore : un vrai coup de foudre !
Ornella : tu crois au coup de foudre, toi ?
Gigi : ton apparition a été un coup de tonnerre !
Salvatore : c’est autre chose qu’un coup de foudre, un soleil qui se cachait derrière les nuages.
Gilda : je sens la brûlure du soleil sur mes cuisses. Peut être que c’est toi qui m’as brûlée.
Gigi : mon cœur est un brasier. Mes doigts sont des tisons.
Ornella : je n’ai jamais osé sortir de chez moi à l’heure de la sieste, quand le soleil tape sur la terre craquelée.
Gigi : la Sicile est une terre craquelée sous le soleil. Mais ton corps est un golfe de fraîcheur.
Salvatore : à l’heure de la sieste, tout le monde est couché et cherche la fraîcheur au fond des chambres…………………………… »
 
              Petite pause océanne dans ce blog, jusqu’à mardi… Le besoin d’aller respirer !
 

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Culpo di fulmine...

 

Rubrique Goncourt : Les Rencontres (1/2)…
 
              « 15 classes participent à ces rencontres. Le rendez-vous est fixé au centre culturel le Triangle, à Rennes, vers 8 h 30 jeudi 7 décembre. Seront proposées des viennoiseries et des boissons chaudes. Cinq ou six auteurs et leurs éditeurs, deux ou trois académiciens et deux ou trois critiques littéraires sont attendus.
              Il est nécessaire pour profiter des rencontres de les préparer. Un schéma de programme permettra de comprendre comment se passeront les journées. Des séances d’harmonisation ont lieu le jeudi matin à partir de neuf heures. Elles rassemblent les élèves de chaque classe qui seront sur scène à côté de l’auteur pour poser des questions. Dès la rentrée, deux élèves se seront inscrits pour chaque rencontre avec un auteur (sachant qu’un élève ne peut pas participer à plusieurs séances). Ces séances de travail permettent aux élèves de chaque classe d’harmoniser les questions préparées ; ce sont les professeurs et documentalistes qui animeront ces séances.
              Des séances plénières auront lieu autour des écrivains. Tous les lycéens seront rassemblés dans un auditorium. Les élèves qui auront participé à la séance d’harmonisation monteront sur scène pour s’installer auprès de l’écrivain. L’entretien lycéens-écrivains pourra commencer. D’abord sur scène puis dans la salle. Les lycéens sur scène sont là pour amorcer le débat avec des questions préparées. »
 
              La prochaine fois, j’évoque les ateliers et la soirée.
 
 
Réaction de collègue :
De nouveau quelques nouvelles du lycée de Sartrouville : les vacances sont dans deux jours, et je m'aperçois, en questionnant quelques élèves, que certains avouent sans honte n'avoir lu qu'un livre, et quel livre ! il s'agit du Nothomb... no comment. Heureusement, ils ne font pas la règle, mais je regrette tout de même que l'émulation n'ait pas joué à plein pour tout le monde...
Mes heures avec cette classe étant concentrées sur lundi et mardi, nous allons passer 4heures (j'en prends 1 à ma collègue d'histoire et 1 autre à mes élèves de latin, que je dispense d'un contrôle lundi...) à discuter sur 1 auteur par heure, et rebelote le lendemain, sur 2h 'donc 2 auteurs) : au programme, donc fleischer, Littell (qui en vaut 2), Vallejo, Bataille et Audeguy. Nous garderons les denriers pour la rentrée, mais tout va se précipiter puisqu'il faudra choisir notre tiercé gagnant et le délègué le lundi ou le mardi...
Pour alléger un peu la dose du lundi, j'ai prévu une petite pause goûter (cela leur rappellera le jour de la rencontre avec les auteurs...).
A propos, comment avez-vous l'intention de vous y prendre pour désigner les 3 finalistes ? Nous aviosn pensé faire voter les élèves à bulletin secret, en demandant 3 noms sur chaque bulletin, et en comptabilisant les voix au tableau... Qu'en pensez-vous ? Y aurait-il des méthodes moins longues à mettre en place et plus "fiables" ?
Merci à tous ceux qui écrivent ici, cela donne vraiment la pêche pour continuer...
 
Petite pause océanne dans ce blog, jusqu’à mardi… Le besoin d’aller respirer !

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Coup de foudre : Répétition du 24.10 (4)

Publié le par Eric Bertrand

              L’apparition de Gilda dans la rue fait diversion. Coralie est aussi danseuse, avec l’intervention de Jenny qui a lieu avant le théâtre, entre 6h00 et 7h00, elle a mis au point un numéro de séduction sur un fond musical (Paolo Conte, « sotto le stelle del jazz », en contrepoint avec «  la Befana sotto le stelle » !). Côté jardin, elle paraît, souple, cadencée. Elle avance langoureusement et l’effet produit est radical : Gigi ira au ponton ! Gigi est transcendé…

              Mathieu intériorise beaucoup comme individu. Ce penchant de sa personnalité m’amène à lui demander de jouer l’extase, l’excitation, différemment de la vision que j’ai gardée de certains Siciliens particulièrement ardents sur le chapitre du coup de foudre ! Quand Gilda passe près de lui, elle abandonne le gant, le fameux gant de la scène mythique du film « Gilda ». Gigi s’empare de ce gant, enfouit le visage dedans et retrouve la saveur et la sihouette de la divine créature qui vient de l’effleurer…

              Demain, la scène du double duo amoureux…

 

 

 

« Salvatore : c’est l’Americana !... c’est la première fois que je la vois en ville, d’habitude, elle reste dans sa villa ou voyage avec son père. C’est la fille du réalisateur américain, Ferrari. Gilda Ferrari… Sacré fauve, hein ?

 

Gigi : (abasourdi) : quelle vision ! Ferrari… Quel bolide ! (Reprenant progressivement ses esprits) Quelle villa ? 

 

Salvatore : la villa sur la plage, tu sais, la plage du ponton ! Atterris mon vieux !

 

Gigi : (sous le coup de l’éblouissement) : che marevigliosa ! ... Non ci credo, non ci credo ! Merveilleuse élégance ! Des yeux brillants, malicieux, insolents, des yeux de braise, Salvatore ! Una principessa ! Les cheveux en diadème, la nuque torsadée comme un thyrse, l’échine de bronze ! (Comme un somnambule, il se lève pour mimer la démarche de la jeune fille) Quel déhanchement Salvatore, tu as vu cela ? Un coup à droite, à coup à gauche, une vraie balade entre deux hémisphères !... Je n’ai jamais vu une fille comme ça, Salvatore ! Elle me fait l’effet d’un coup de tonnerre… »

 

 

HPIM1957.JPG
Amore sotto il balcone !


 

 

Rubrique Goncourt : avant-goût des événements autour du Goncourt…
 
Je viens de recevoir ce courrier que je mets en ligne histoire d’anticiper et de donner envie à ceux que la tentation d’être délégué brûle encore…
 
« Voici les informations pratiques pour le 1er tour des délibérations du Goncourt des Lycéens le vendredi 10 novembre prochain à Rennes.
L'élève délégué et le professeur qui l'accompagne seront attendus pour 9h30 à la Brasserie La Chope à Rennes (rue de la Chalotais).
Les délibérations commenceront à 10h00 précises.
L’association Bruit de Lire réunira pendant la matinée les professeurs pour présenter les rencontres Goncourt des 7 et 8 décembre.
La Fnac de Rennes organisera ensuite un déjeuner. Les retours pourront avoir lieu à partir de 15h00. »
 
Dans le même ordre d’idée, demain, j’évoque ce que je sais des rencontres qui se tiendront, je le rappelle, les 7 et 8 décembre prochains.
 
Réaction de collègue :
jeudi 19 : Laurens, Audeguy, Audouard et Boulin ; la première parle très bien , donne des explications détaillées et profondes mais , selon les élèves , reste dans son monde. Le deuxième a beaucoup d’humour, il ne semble pas se prendre au sérieux, cela amuse les élèves, en plus il est passionnant ; le troisième les séduit par sa sensibilité , le contact qu’il réussit à établir avec même « s’il est vieux » ! en tout cas nous sommes tous (toutes ?) sous le charme ; quant au dernier les avis sont partagés : certains sont enthousiastes, d’autres (dont je fais partie) sont plus qu’agacés et déconcertés (Boulin serait-il un bon comédien ?)
En tout cas voilà les élèves remontés à bloc pour se lancer dans la dernière phase de lecture… deux ou trois sont à 9 livres, tous en ont lu au moins deux, je me dis que déjà une petite victoire se profile…
Bon courage à tous

 

 

 

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Répétition du 24.10 (3)

Publié le par Eric Bertrand

              Après la scène des conteuses, nous revenons tout naturellement sur la scène du bar dans laquelle le spectateur doit découvrir les deux garçons. On y a travaillé la semaine dernière et certains points étaient à reprendre. Il faut que Salvatore arrive en trottinette sur scène et non pas en vélo, ceci pour des raisons d’espace. Cela lui permettra d’être plus cabotin, de céder à la tentation d’une parade.
              Il fait chaud, Gigi le voit arriver lentement puis s’installer. Commence alors la discussion : Salvatore à une idée en tête, amener son ami au ponton afin de se divertir. L’autre résiste, un peu blasé et abasourdi par la chaleur. Cette discussion gagne en intensité grâce à un jeu de rapprochement des visages qui doivent s’affronter. La voix est lente, elle fait sentir aux spectateurs l’impression pénible liée à la température.
 
« Gigi : alors, laisse-moi prendre mon café tranquillement… après nous parlerons ! (Il sirote son café. L’autre le regarde faire comme s’il admettait de laisser passer un caprice.) Alors, mon cher Salvatore ! Qu’est-ce que tu as à me dire ?
Salvatore : viens avec moi à la plage.
Gigi : avec toi à la plage, par cette chaleur ! Mais tu es fou ! Il n’y a personne sur la plage avant seize heures ! Tu voudrais donc que j’aille me brûler avec toi !... Fanatique !
Salvatore : reste sur ton siège si tu veux ! Moi, je descends, et pas seulement à la plage !... Je vais au ponton…
Gigi : le ponton ? Quel ponton ?
Salvatore : il faut sortir de chez toi de temps en temps, Gigi ! Te cultiver !... Tu devrais être au courant… Au printemps dernier, le réalisateur américain qui a loué la villa de Torremuzza a fait installer un ponton à cent mètres de la plage, rien que pour sa fille !
Gigi : un ponton ? Pourquoi faire ? »
 
              Demain, j’évoque la suite de la scène, l’apparition de Gilda dans la rue…
 
Pas d'images, problème chez Over blog...
Rubrique Goncourt : lit de Procuste
 
              J’ai indiqué hier le travail des élèves, j’en viens aujourd’hui à l’autre travail qui m’attend relativement à cette opération. D’abord, du point de vue de la lecture, à l’issue du long parcours, je débouche enfin sur le fameux pavé des Bienveillantes que je doute de pouvoir achever avant la fin des vacances.
              Par ailleurs, il me faut tirer parti de toutes les « graines » que j’ai semées depuis le début du travail sur le prix Goncourt. Je dois en effet rentrer dans la liste pour préparer le baccalauréat… J’ai la fâcheuse impression de tâcher de faire entrer ce débordement, cette ébullition collective dans un lit de Procuste, celui de l’examen final
 
Réaction de collègue :
les vacances sont dans deux jours, et je m'aperçois, en questionnant quelques élèves, que certains avouent sans honte n'avoir lu qu'un livre, et quel livre ! il s'agit du Nothomb... no comment. Heureusement, ils ne font pas la règle, mais je regrette tout de même que l'émulation n'ait pas joué à plein pour tout le monde...
Mes heures avec cette classe étant concentrées sur lundi et mardi, nous allons passer 4heures (j'en prends 1 à ma collègue d'histoire et 1 autre à mes élèves de latin, que je dispense d'un contrôle lundi...) à discuter sur 1 auteur par heure, et rebelote le lendemain, sur 2h 'donc 2 auteurs) : au programme, donc fleischer, Littell (qui en vaut 2), Vallejo, Bataille et Audeguy. Nous garderons les denriers pour la rentrée, mais tout va se précipiter puisqu'il faudra choisir notre tiercé gagnant et le délègué le lundi ou le mardi...
Pour alléger un peu la dose du lundi, j'ai prévu une petite pause goûter (cela leur rappellera le jour de la rencontre avec les auteurs...).
A propos, comment avez-vous l'intention de vous y prendre pour désigner les 3 finalistes ? Nous aviosn pensé faire voter les élèves à bulletin secret, en demandant 3 noms sur chaque bulletin, et en comptabilisant les voix au tableau... Qu'en pensez-vous ? Y aurait-il des méthodes moins longues à mettre en place et plus "fiables" ?
Merci à tous ceux qui écrivent ici, cela donne vraiment la pêche pour continuer...
 

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