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Gilda-Angelika

Publié le par Eric Bertrand

Suite du journal du 9.08 : Dans les propos des deux femmes, bien sûr, le départ de Gigi est sur la sellette : il faut aussi clore cette intrigue et en tirer les conséquences afin de renforcer l’unité de la fable. Echo à la fable d’Angélika, (Gilda doit apparaître au lecteur comme la réalisation terrestre d’Angelika) mais aussi interprétation du sens de l’histoire en termes d’apologue sur les âges de la vie. Chacun des personnages de ce récit incarne une période particulière de la vie. Echo à la réflexion sur la métaphore du ponton…
              Le temps n’est plus à l’amusement. Francesca et Carolina ne s’adressent plus à des enfants. Elles sont face à leur propre vérité. Elles s’expriment comme des femmes qui ne sont pas seulement des « bêtes de scène » mais des êtres qui ont souffert et qui ont connu des drames…
 
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Nessuno ? Ora di siesta ?
 
Rubrique Goncourt : Easy riders ou easy readers ?
 
              Courir après les mots, comme après des mustangs ! Les attraper, leur jeter le lasso, les faire rentrer dans le corral, les dompter pour les faire danser et pour s’amuser avec eux... Depuis début septembre, la lecture est devenu un gigantesque rodéo et dans le Montana du Goncourt, chacun est le cavalier de sa monture.
              Comme le suggère un spécialiste de la lecture, Alberto Manguei, il faut continuellement réinventer l’acte de lecture : « L'astronome qui lit une carte d'étoiles disparues ; le tisserand qui lit les dessins complexes d'un tapis en cours de tissage; les parents qui lisent sur le visage du bébé des signes de joie, de peur ou d'étonnement; l'amant qui lit à l'aveuglette le corps aimé, la nuit sous les draps (...) - tous partagent, avec le lecteur de livres, l'art de déchiffrer et de traduire des signes. »
 
              Comment nos dix neuf cavaliers ont-ils rejoint l’attelage ? Je leur ai posé la question : "comment lisez-vous?". « Easy riders » entre deux livres, ils ont répondu : en route pour une opération de collage !…
 
              « Lire, voilà un mois que ce verbe me suit ! Lire jusqu’à l’épuisement ! Lire jusqu’à s’endormir ! Lire jusqu’à en finir ! Des pages et des pages déjà absorbées, mais des pages et des pages encore à ingurgiter ! Les treize livres de la sélection monopolisent la table de chevet. Je les scrute, je les tiens à distance, je les défie, je les domine, je les fixe et je m’impose avant de me jeter sur eux ! J’en suis convaincue, je l’ai lu récemment, la position de lecture influence le futur point de vue sur le livre. Et puis j’attaque ! J’attaque ferme !
              J’ai enlevé mes chaussures. Je lis en position allongée, avachie sur mon lit, en tailleur sur mon fauteuil, dans la salle d’attente du docteur, dans le salon, dans la chambre, la cuisine, la terrasse, un banc, un cours de maths, de physique, dans la voiture, même si le trajet ne dure que dix minutes, les jambes croisées, décroisées, pliées en l’air, sur le pouf, entre deux tables, le buste toujours appuyé sur quelque chose, un dossier, un mur, un meuble, dans les couloirs, dans le car, avec des boules quies, en pyjama, enroulée dans ma couette. Je lis en marchant, en parlant, en mangeant.
              J’emmène mon livre partout, et je veux absolument le finir. Après ma dose d’Internet, n’importe où, n’importe quand, je fais le silence autour de moi ou j’allume la chaîne hi-fi, j’insère cinq CD et je m’assis en tailleur, ou bien, poupée de chiffon, derviche tourneur, je bascule et je m’allonge ! Laissez-moi tranquille, silence, on tourne !
              Je ne vois pas le temps passer. Je lis la tête contre l’oreiller, je me tends, je me tords, je me bande, je m’applique, je mets la langue au coin de la bouche. J’ai le visage crispé, les lèvres mobiles, les sourcils froncés et les yeux fixes. Je plonge dans les mots et les maux, dévale la pente d’un récit, déboule sur des personnages… Mon sang ne fait qu’un tour, mon rythme cardiaque s’accélère, je m’essouffle, descends à la cuisine, reprends des forces, ose à peine regarder l’heure. J’ai les yeux rouges, le teint blafard, un filet de bave au coin des lèvres ! Vais-je y laisser ma peau !
              Je me fixe des défis, j’essaie de les tenir. Je vais les tenir, je vais les tenir ! Je voudrais un miracle ! Je voudrais lire pendant mon sommeil, derrière mes paupières apaisées, voir tourner les pages et dans la chaleur de ma couette laisser pousser les plumes des écrivains !
 
Réaction de collègue :
Pour ce qui me concerne, j'ai fini Ouest et Contours du jour qui 
vient. Le second d'abord : très beau titre, et belle histoire racontée 
avec talent même si parfois le "message" est un peu trop démonstratif 
à mon gré et peu vraisemblable dans la tête d'une encore très jeune 
fille. Ces réserves faites, je l'ai lu d'une traite, avec plaisir et 
respect, et je regrette que nous n'ayons pas eu l'occasion de 
rencontrer Miano à la place de, au hasard, Nothomb ? Parmi mes élèves 
filles, le livre a du succès. Je ne sais pas si les garçons ont 
vraiment tenté encore. Quant à Ouest, c'est presque mon seul plaisir 
de lecture quasi sans réserve. Non seulement c'est écrit avec talent, 
mais cette narration qui prend naissance comme un monologue intérieur 
de l'auteur dans le flux duquel deux des personnages principaux et le 
lecteur sont pris, j'ai trouvé ça fichtrement bien mené.
 
J'ai entendu parler à plusieurs reprises du bref reportage de Caroline 
Cartier, ce matin, sur France-Inter: il s'agissait, semble-t-il, d'une 
interview à chaud d'élèves participant au Goncourt des lycéens. 
L'objectif aurait été de détruire l'image de ce prix, comme on crève 
une baudruche. Est-ce bien l'impression de ceux et celles qui 
l'auraient écouté?
Notre rencontre avec les auteurs aura lieu lundi prochain. Merci à 
tous de l'aide apportée à partir de vos diverses expériences. Je ferai 
de même après ce lundi qui s'annonce chargé: émission sur radio 
Bleue-Roussillon le matin et rencontre avec Boulin, Audouard et Poivre 
d'Arvor l'après midi!
Cordialement
 
Je recopie ici un message que je m'aperçois n'avoir envoyé qu'à Chantal
Abramson, au sujet du reportage de Caroline Cartier.
j'ajoute encore, qu'après discussion ce matin avec mes élèves (puisqu'ilsont
fait partie des interviewés) je me suis aperçue que ce n'était pas leurs
voix que l'on entendait dans le reportage diffusé : C. Cartier avait réussi
à faire dire à d'autres lycéens ce qu'elle attendait, à savoir que "la
lecture et l'écriture c'était de la m...". A mes élèves, en les quittant
après une longue séance inutile de 40 minutes, elle a lancé "je vous laisse
retourner vous emmerder !". C'est apparemment du Cartier tout craché, si
j'en crois vos commentaires... La seule chose qui me console dans ce magma
d'insanités journalistiques, c'est que mes élèves aient voulu, contre son
souhait, lui montrer que la lecture était quelque chose d'important pour eux
(et je ne les avais préparés à rien de ce genre, je le jure !)
 

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« Quand vient la fin de l’été… »

Publié le par Eric Bertrand

Suite du journal du 9.08 : L’épilogue se passe à la fin de l’été. Les deux femmes ont retrouvé leur retraite et semblent avoir élu le ponton comme lieu de méditation.
              C’est d’abord l’occasion de tirer le rideau sur le cadre, de refermer ce récit sur un léger rappel des éléments du décor présentés au début. A cette différence près qu’en cette fin de nouvelle, l’été est terminé. D’où un tableau nostalgique écrit au présent pour suggérer au lecteur cette atmosphère si caractéristique de fin de saison. Francesca et Carolina alimentent leurs conversations du café qu’elles savourent et des potins du pays… Et puis elles méditent sur le sens de l’aventure qui vient d’avoir lieu autour de ce ponton.

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L'estate siciliano sta finendo...

 

Rubrique Goncourt :
 
              Je joins ce matin une interview rapportée sur Evene qui a le mérite de compléter les propos tenus en classe au sujet de « Ouest ». Je viens de refermer la dernière des 620 pages de « l’Amant en culottes courtes », j’y consacre l’heure de cours de vendredi et, en attendant, j’aborde aujourd’hui avec les élèves « Marilyn, dernières séances » : ce seront donc les sujets des deux prochaines rubriques…
 
Angoissant, suffocant, perturbant, magistralement construit, autant de qualificatifs qui collent au nouveau roman de François Vallejo, en lice pour la seconde sélection du prix Goncourt 2007. ‘Ouest’, qui sort chez la discrète mais avisée maison Viviane Hamy, fait déjà parler de lui, mais son auteur veut garder la tête froide et dévoile avec modestie et passion les ressorts de son roman. Avis au lectorat, il souffle comme un vent de succès sur cette rentrée littéraire...


 
L’idée de ‘Ouest’ vous est-elle venue grâce à une photo, comme dans le prologue du roman ?

C’est la partie autobiographique du roman. Moi qui ne suis pas à l’aise dans ce genre, là il se trouve que le cliché dont je parle est une photo que je possède, et qui m’a fait connaître ce choc avec les images de la prison d’Abou Graïb. C’est là qu’est la matrice du livre. Passé le prologue, le roman est de la fiction nourrie de faits historiques et d’histoires familiales. J’ai en effet un arrière-grand-père qui était garde-chasse là où se situe l’histoire. Le roman est une marmite dans laquelle je fais bouillir plusieurs ingrédients. La partie véritable est complètement débordée, mais il est bon d’avoir des éléments véridiques qui permettent de raconter "n’importe quoi".


Quel est cet ‘Ouest’ qui sert de cadre au roman, et que vous semblez bien connaître ?

Je suis né par là. C’est un Ouest fictif qui est composé d’un peu de Normandie, d’un peu de Maine, d’un petit peu de Bretagne. C’est un lieu carrefour entre ces différentes régions, où j’ai vécu. La géographie de ce lieu imaginaire est empruntée à différents aspects qui ne coexistent pas dans la réalité, un peu comme le comté de Yoknapatawpha de
Faulkner. C’est un lieu de création, une géographie composite, qui donne la liberté d’être dans la création, et non dans l’illustration d’un lieu de terroir.

 
Avec votre précédent roman, ‘Le Voyage des grands hommes’, vous passiez du contemporain à l’historique. Un genre qui vous ouvre de nouvelles perspectives ?

L’idée m’est venue, en faisant
‘Le Voyage des grands hommes’ au XVIIIe siècle, de constituer une sorte de diptyque. En conservant le nom du personnage de Lambert comme valet du XVIIIe puis comme son descendant au XIXe, ce qui m’importe c’est la mise en parallèle des deux époques. Même si chaque livre est indépendant, il y a ce point d’ancrage qui crée une passerelle. Avec le précédent roman, j’étais dans le voyage, l’esprit des lumières, la fantaisie et l’invention, avec ‘Ouest’, au XIXe siècle, je suis parti sur une tonalité beaucoup plus sombre liée à l’époque. Mais ça ne va pas être un procédé systématique à réutiliser. Et je pense que j’en aurai fini pour un temps au moins avec les périodes historiques. J’ai l’intention de revenir à du plus contemporain.


Le "récurrent" Lambert est un personnage d’observation qui semble prendre une toute nouvelle dimension dans ‘Ouest’...

Dans ‘Le Voyage des grands hommes’ il est en effet spectateur de ses maîtres. Ils étaient trois et lui se trouvait relégué à un rôle secondaire, même s’il était le regard au premier plan. Dans ‘Ouest’, il n’est plus le regard unique. D’autres viennent se greffer, entre autres celui de sa fille. Lambert devient donc un personnage plus actif, il est l’homme en confrontation directe avec le maître. Il est obligé de répondre aux sollicitations de l’autre et la situation en devient plus conflictuelle. La donne narrative est changée.


Il veut obstinément rester aveugle aux extravagances de son maître, une bonne manière de préserver l’équilibre des rapports humains ?

Dans le cas de Lambert, le but est de préserver une situation sociale qu’il avait connue avec le père du baron, et qui correspondait parfaitement au schéma ancien du pouvoir. Il devait obéir mais en même temps avait des responsabilités au sein du château. Il croyait à une sorte de noblesse de son rôle. Or, avec le nouveau maître, la donne est bouleversée. Il ne veut pas exercer totalement son pouvoir. Il lui demande d’être libre, de ne pas se comporter comme un valet. Lambert perd donc ses références et la vie devient une menace perpétuelle. La volonté de ne pas voir lui permet de préserver son rôle, continuer à être le bon garde-chasse qui élève bien sa meute. Quand il le soupçonne d’avoir commis des actions criminelles, il préfère ne pas dénoncer le baron, car c’est encore remettre en cause la notion de pouvoir du maître.

 
Le personnage du baron est assez difficile à cerner...

Le baron fonctionne dans l’inversion totale des valeurs de son père, des valeurs sociales et sexuelles. C’est un homme "contre" en permanence, qui se heurte aussi à une pesanteur sociale. Il ne peut se débarrasser de son statut et cette ambiguïté personnelle finit par le mettre en danger. C’est le noeud qui emporte la construction du roman. Ses pulsions politiques et sexuelles viennent par alternance. Il délaisse l’un quand l’autre prend le devant. Son affection peut se transformer en brutalité très rapidement. C’est ce qui fait sa richesse. Mais sa part d’obscurité doit demeurer. On ne peut aboutir à une clarté. A sa manière Lambert, même s’il paraît plus monolithique, est aussi poussé à faire sortir de lui une part obscure. Chacun va là où il ne pensait pas aller. D’une certaine manière, en écrivant, je suis moi-même allé dans des contrées profondes qui m’échappaient. J’ai eu le sentiment d’entrer dans une complexité de moi-même qui m’a troublé.


Après Rousseau, Diderot et Grimm dans ‘Le Voyage des grands hommes’, Victor Hugo est la célébrité de ‘Ouest’. Des écrivains choisis par admiration ?

La première partie du diptyque, ‘Le Voyage des grands hommes’, m’était venue d’une lecture de Rousseau où le voyage est évoqué comme une possibilité qui aurait dû se faire. Ce sont des auteurs que j’aime - Rousseau et Diderot en particulier - et c’est un fait que j’ai eu plaisir à les utiliser. Pour Victor Hugo, c’était le personnage littéraire du XIXe siècle qui avait l’aura suffisante pour qu’un individu se mette à l’aduler. Hugo s’imposait par sa dimension littéraire et en même temps politique, sous le Second Empire. Et dans l’idée des passerelles entre les deux romans, l’idée était qu’il y ait une célébrité littéraire qui joue un rôle. Hugo n’est peut-être pas mon auteur favori du XIXe siècle, mais il a suffisamment de richesse pour être exploité.


Dans une première version du roman, les personnages partaient rencontrer Hugo. Ce passage a été supprimé. Pas trop frustrant ?

Frustrant... Il est vrai que dans cette première version le rêve de rencontrer Hugo devenait réalité. C’était également intéressant mais avait le défaut de nous faire sortir de l’Ouest, de l’enfermement. J’ai voulu d’abord en sortir puis j’ai pris conscience que c’était peut-être une erreur. C’était un sacrifice, c’est vrai. Cette cinquantaine de pages avaient leur cohérence mais soulageaient trop la tension. La logique du récit était dans la tension jusqu’au bout. J’ai eu l’idée de la séquestration du baron par Lambert, ce qui permettait d’être dans le désir et dans l’impossibilité du voyage, ce qui donnait une densité plus forte à la relation des deux personnages et à la souffrance du baron. Le passage de la rencontre avec Hugo a donc été sacrifié, mais, peut-être, cette version pourra un jour paraître sous une forme parallèle. Le chapitre auquel le lecteur a échappé par exemple.

 
Le style de ‘Ouest’ crée indéniablement une grande tension, au-delà même de l’histoire. Cela demande-t-il un gros travail de remaniement ou est-ce spontané ?

Il y a les deux. Quand je travaille il y a une sorte de flux assez rapide qui se met en place, mais il y a du travail derrière. J’affine, je reprends jusqu’au point de rupture de la tension. Il y a les deux en moi, à la fois le surgissement, qui peut être jubilatoire mais se répandre un peu trop, et le travail de resserrement, de création d’un staccato, de la recherche de la tonalité juste pour chaque personnage, quand leur voix traverse la mienne. Je joue sur les superpositions de la voix, ce qui peut perturber. Les voix des personnages s’ajoutent, circulent et peuvent se heurter, entraînant une perte de repères pour le lecteur, à l’image de ce que vivent les personnages. Mais je tiens à la fluidité, à la liquidité de la parole qui finit par sortir des heurts.


’Ouest’ sort pour la rentrée littéraire. Craignez-vous qu’il se perde au milieu de la masse de livres à paraître ?

Je n’ai pas l’impression d’être perdu parce que le livre a déjà une presse assez étonnante, à laquelle je n’étais pas habitué. Cette fois la presse vient tôt, et pas mal de belles choses ont déjà été écrites. Il y a comme un frémissement, un peu plus qu’un frémissement... Mais je ne m’en inquiète pas. Le rôle de l’écrivain est de donner. Tant qu’il y aura des gens pour recevoir, alors j’aurai envie de donner.

Propos recueillis par Thomas Flamerion pour Evene.fr - Août 2006
 
Réaction de collègue :
Un petit mot pour apporter aussi ma collaboration à ce PGL et donner des nouvelles du grand ouest...Ici, bien sûr, on lit, envers et contre tout... Journal d'hirondelle, très controversé sur le contenu, le sujet, a la faveur du public, certainement à cause de (grâce à...) la brièveté du texte; Ni toi ni moi  circule aussi très bien, mais ils ont du mal à s'y retrouver. Trois élèves ont entrepris Les Bienveillantes, mais la lecture d'une telle somme entrave celle des autres ouvrages pour eux, bien sûr. Ils avouent ne pas trop comprendre Quartier général du bruit. Les autres livres circulent, j'en tiens le compte pour les éperonner un peu... Mes lecteurs de terminale L ont des rythmes assez différents, selon, surtout, je crois, leur goût "naturel" à la lecture... Quant à nos réunions , elles sont difficiles à organiser : pas de lieu stable (le CDI est très souvent fermé, par manque de personnel), pas de moment réel (pas d'heure de permanence commune entre eux et moi, malgré mon souhait formulé en juin, afin de ne pas les léser de leur quota horaire précieux pour le bac...); donc ils m'envoient leurs "impressions de lecture" par e-mail, et nous avons commencé, cette semaine, à consacrer 1h de cours/semaine (sur les 4) à des échanges; bref, ça n'est pas très simple.... Pour répondre à la question posée par Martine Roche, ici il n'y aucune résonance médiatique sur l'entreprise GDL; peut-être parce que nous ne sommes pas partenaires FNAC ?.... et au bout du monde... Voilà les nouvelles de l'ouest....
Bien cordialement à vous tous, continuez d'envoyer vos courriers que je lis avec beaucoup d'intérêt, de curiosité, et de fidélité...  Et on se sent moins seul...
 

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La manie des apologues

Publié le par Eric Bertrand

Suite du journal du 9.08 : « Scène de commedia dell’arte ! Francesca et Carolina essaient de faire entendre raison à Gigi et, par désespoir de cause finissent par se réfugier dans les paroles de la chanson « Gigi l’Amoroso » dont elles commentent le destin…
              Selon un mécanisme bien rôdé, elles tirent parti de l’histoire dont elles font un nouvel apologue. C’est cette tendance à créer des fables et à les adapter pour un jeune public qui les caractérise le plus. Celle qu’elles ont agressée en voulant « protéger leur Gigi », Gilda, ne manque pas de leur signaler ce ridicule, ce qui durcit la fin de la scène… »

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Una ragazza da girare la testa !

Rubrique Goncourt :
 
Je reproduis ce matin la suite des notes d’une collègue qui a assisté à une série de rencontres. Je note avant cela l’adresse de notre blog au lycée de Loudéac : les élèves peuvent enfin y accéder librement. Cela flottait depuis un certain temps mais posait des difficultés de tous ordres. Il a fallu notamment s’efforcer d’anticiper les diverses difficultés ou déconvenues liées à ce type d’expérience… Voir ci-dessous « réaction de collègue » !... Longue vie au blog !
 
 
Notes prises lors de la rencontre à Marseille, le 3 Octobre
 
Auteurs rencontrés : Antoine Audouard, Camille Laurens,
Michel Schneider
 
Questions posées à Michel Schneider :
 
-Quelles ont été vos motivations pour écrire un roman sur Marilyn et comment avez-vous effectué vos recherches ?
Marilyn n’était pas mon genre. C’est au cours d’une enquête réalisée il y a quelques années pour Arte que j’ai découvert les rapports entre la psychanalyse et le cinéma dans les années 40 et 50. Je suis tombé sur l’histoire de Marilyn et Ralph Greenson et j’ai eu envie d’écrire sur cette folie à deux qui s’est nouée entre eux. Certes les personnages sont réels, mais ils sont traités comme s’ils étaient inventés. Ce sont des personnages de roman.
 
-Le rapport entre mot et image est-il conflictuel ?
Le mot image est à mettre en relation avec l’image de l’angle mort quand on est en voiture. C’est le point de vue de la littérature et de la psychanalyse : écrire sur ce qu’on ne voit pas. Les mots doivent être détachés des images. Le travail de l’écrivain c’est chercher des images à travers des mots. Pensez à Flaubert qui a écrit cette œuvre magnifique qui est Salammbô pour trouver la couleur oranger.
(…)Ce n’est pas le psychanalyste qui a écrit l’histoire. J’ai le sentiment d’une imposture de me dire écrivain. C’est plutôt l’auteur saisi par le sentiment de la disparition. Les livres sortent de notre inconscient. J’ai choisi le roman parce qu’il permet de maintenir le non-savoir. (par opposition à l’essai qui cherche à savoir)
 
-Comment avez-vous eu accès à autant d’informations précises ?
Je n’ai pas pu avoir accès à un certains nombre de documents qui sont interdits d’accès pendant 40 ans encore. Ralph Greenson a laissé ses notes à l’université de L.A. mais ces dossiers sont inaccessibles. J’ai donc travaillé sur des textes de seconde main, des biographies existantes. J’ai, par exemple, déplacé certains des propos de M. sur une séance avec son psy. Même chose pour Greenson. Dans tous les cas je réinterprète les choses, je ne les livre pas brutes. Rien n’est strictement exact, mais rien n’est strictement faux.
 
-Avez-vous inventé le cadeau à M. ?
Greenson fait tout ce qu’il ne faut pas faire avec un malade (le faire entrer dans sa famille etc…) Quand il part en Europe, il abandonne M. qui dérive (alcool, drogue). J’ai ajouté un élément : celui du cadeau parce que j’ai pensé qu’il aurait pu envoyer un jouet en peluche à M. pour son anniversaire. En fait, ce jouet a été retrouvé et j’ai imaginé que G. aurait pu l’envoyer à M.
 
-Que recherchez-vous dans l’écriture d’un livre ? Qu’est-ce que cela vous apporte sur le plan personnel ?
On ne choisit pas d’écrire ce livre-là: on est forcé à écrire. Ecrire pour être aimé c’est inefficace. On écrit pour être porté par la langue maternelle . Mon premier livre, je l’ai écrit pour ma mère. On a le désir de rattraper l’amour qui n’est jamais là.
Le but, c’est de raconter des histoires. Le lecteur est plus intelligent que l’auteur. Il ne faut pas anticiper sur ses interventions. L’auteur raconte, montre des choses. Les livres, comme les êtres, sont faits pour être aimés et non compris : plus on aime quelqu’un, moins on le comprend et plus on le comprend, moins on l’aime. Le roman, c’est la zone des ambiguïtés, ou tous les possibles coïncident.
En écrivant M.d.s., j’ai découvert que M. n’était pas du tout la ravissante idiote qu’on montrait, mais que c’était une fille extrêmement intelligente, avec le sens de la formule, de la répartie.
 
-Quelle est votre intime conviction sur la mort de M. ?
Je n’ai pas écrit une enquête sur la mort de M. On ne saura jamais si elle a été tuée et je ne peux pas savoir ce qui l’a réellement tuée. La psychanalyse l’a fragilisée, mais ses rapports avec le pouvoir et la politique également. Même la thèse du suicide il fallait l’effacer
 
-On a l’impression que vous critiquez votre propre métier. Avez-vous des doutes sur la psychanalyse ?
Je n’ai pas voulu régler des comptes avec moi-même ni avec mes propres collègues. Mais on exerce un métier en étant soumis au doute et je pense que Ralph Greenson est constamment intervenu dans la vie de M. ( dans ses choix personnels et professionnels) qu’il montre ainsi le danger de la situation psychanalytique à travers le transfert.
 
-Pouvez-vous nous éclairer sur la chronologie de M. ?
Le roman commence et se termine par la mort de M. Entre les deux, des flash back et des flash forward qui viennent apporter des explications. Cette structure ressemble à la fois au montage cinématographique et à une séance de psychanalyse. La temporalité de l’inconscient est une juxtaposition de temps.
 
-Etes-vous dépendant de l’écriture ?
Ce n’est pas de l’ordre de la drogue…Ecrire, ce n’est pas un métier, mais ça ressemble à une maladie dont on ne guérit pas. Certains cessent de publier mais pas d’écrire. Le seul moyen de se débarrasser d’un livre, c’est d’en écrire un après.
 
Réactions de collègue : Créer un blog sur le Goncourt ! Difficile entreprise !
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter de la prose de mon 
pro adjoint :
**J'avais insisté  sur le contrôle à priori par vous même des messages 
publiés, dont vous même en avez convenu, hors dés mon premier essai 
j'ai publié un message en direct avec un contenu fantaisiste. C'est 
pourquoi sans plus attendre,  mais tout en informant l'assistant informatique] de la raison, j'ai interrompu ce 
forum. Nous ne pouvons supporter l'utilisation d'un site en ligne pour 
lequel n'importe qui peut publier n'importe quoi en direct. La 
responsabilité de l'établissement est engagée directement et ce n'est 
pas acceptable. Que pourrais-je répondre à un collègue mis en cause 
par un éventuel message ? un propos raciste ? Si cela devait arriver 
vous ne seriez pas la première mise en cause. Les risques inhérents au 
fonctionnement d'un établissement tel que le nôtre sont suffisamment 
nombreux, pour ne pas en ajouter  d'inutiles.
Néanmoins lorsque vous aurez trouvé les solutions techniques adaptées 
au contrôle à priori des messages, n'hésitez pas à venir me soumettre 
ce nouveau projet. Contrairement à ce que vous semblez exprimer je 
l'examinerais de manière bienveillante.**
 
 
Bonsoir, au Mans aussi c'est parti!
J'ai été surprise de voir avec quelle bonne volonté les élèves jouent le
jeu. Nous avons eu une première série de livres dès le 6 septembre. Certains
sont donc à leur septième livre...Les parents regrettent de ne pouvoir
participer plus. Nous avons un café littéraire jeudi, le 14 nous rencontrons
Valléjo et Audouard à la Fnac, le 19 direction Nantes là encore nous
auraonsla chance de rencontrer des auteurs et le 24 nous rencontrons des
lecteurs de la médiathèque pour échanger autour des oeuvres. Beaucoup de mes
collègues sont enthousiastes et je suis pour l'instant littéralement portée
par toute l'énergie des uns et des autres.
Certains parents ont été un peu bousculés par la teneur de certains des
livres  mais sans émettre de propos trop réprobateurs...
 

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Dénouement / L'amant en culottes courtes

Publié le par Eric Bertrand

              « Journal du 9.08 (suite): je sens le dénouement tout proche et cela me réveille la nuit. Je reprends l’écriture avec la ferme intention de mettre le point final provisoire aujourd’hui même. Dés l’aube, j’ai réglé la rencontre chez Gilda. Les choses tournent mal car les deux femmes ne peuvent supporter longtemps les manières et les discours de cette « marionnette au visage de terre cuite ». Surtout, elles ne supportent pas l’idée que Gigi abandonne aussi vite la Sicile pour aller la rejoindre en Californie. »

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Turisto americano ?

Rubrique Goncourt : Amant en culottes courtes
Exceptionnellement, je commence par un courrier de collègue qui rejoint ce que j’avais en tête en ce moment (en tout bien tout honneur !) autour du controversé « Amant en culottes courtes » que je suis en train de lire avec attention (j’en suis environ à la page 400).
Nos élèves pertinents et exigeants ont d'ores et déjà dépassé le stade de leurs premeirs engouements.reste l'évocation répétée des pages "sexe " des romans de la sélection j'ai moi-même eu à discuter avec mes élèves qui ne voyaient que cet aspect dans Fleischer et , en travaillant avec eux la première page, j'ai pu mettre le doigt sur la référence à Proust qu'ils n'avaient pas bien sûr identifié et j'ai aussi insisté sur l'éclairage donné à l'ensemble par le voyage en hongrie finalquelques collègues m'ont dit leur satisfaction quand le problème des pages érotiques a été abordé et a permis une réflexion sur la pornographie quelles différences entre Audéguy, Fleischer, et Littell?quels registres?eh oui, il faut toujours en revenir à la distinction entre auteur et personnage car si les auteurs de romans policiers ne sont pas des meurtriers ni des assassins nos romanciers méritent-ils d'être traités de pornographes?
 
 
A la recherche de la culotte perdue.
 
              Les phrases, la tante Léonie… En ce qui concerne Proust je suis tout à fait d'accord… Rôle des sensations, humour des descriptions, scènes de chambres, jeunes filles en fleurs, volonté capricieuse de capter l’attention, figure protectrice et vertueuse de la grand-mère, j'ai même repéré page 81-82 une sorte de pastiche de la célèbre page de la madeleine...
              Ce roman serait, à sa manière, un "Proust sous la ceinture" ou "à la culotte", une entreprise de reconstruction du temps perdu et de recomposition d'une mémoire sexuelle (ceci pour réanoblir le texte et parer les attaques !). Il y a, certes, tout un pan de la Recherche qui s’attache à la sexualité et qui « fait mousser » dés la « vulve » de la madeleine, tout un organisme de références plus ou moins troubles. Mais avec Proust, on est dans la suggestion, les sous-entendus, les images, l’élaboration vertigineuse.
              Avec ce roman, il s’agit pour l’auteur de retrouver la mémoire des premiers émois de l’épiderme. Et puis, le projet est beaucoup plus limité : un mois d’éducation sentimentale entre le 1er et le 30 juillet. Un bouleversement interne dont l’auteur parvient à analyser la substance à travers un astucieux exercice autobiographique en bonne et due forme. Il opère en effet un intéressant va et vient entre le présent de l’écriture et le passé de ce petit garçon victime d’une forme particulière de schizophrénie !
               Je vais donner en commentaire les pages 52-53 qui offrent une réflexion intéressante sur la relation entre la mémoire et l'écriture...
 
 
Suite de réaction :
Pour répondre au courrier d'Eric, au sujet de ce jeune amant en culottes courtes... Car, justement, je songeais ces jours-ci à vous mettre un mail, pour rectifier mon sentiment sur la littérarité des oeuvres proposées, que j'ai lues - pas encore toutes - donc ce jugement est revu au fur et à mesure des mes découvertes...) ; et aujourd'hui même, avec les Terminales, nous (j'ai, surtout... peu l'ont lu, très long...)avons parlé de ce texte, et de la forme de "réécriture" qu'il propose, et je leur en ai fait la publicité; c'est un texte qui, selon, moi présente un réel intérêt littéraire, et que je lis avec une certaine délectation; sa référence à Proust, bien sûr dans la phrase initiale du roman ("Longtemps, je...), bien qu'il annonce se garder d'imiter toute oeuvre antérieure, mais surtout les circonvolutions de ses phrases qui explorent les méandres de la mémoire, de la psychologie d'un adolescent qui s'éveille à l'érotisme (point l'ombre de pornographie dans ces évocations-souvenirs qui, pour moi, restent pudiques), dans une langue qui épouse subtilement les sinuosités de ce passé "recherché", exploré avec précision; mais aussi, et surtout, avec la distance de l'âge, il colore son texte d'un humour délicieux, regard amusé de ce qu'on a été, et qu'on ne trouve pas vraiment chez le Maître... Par exemple (mais peut-être je me trompe...) je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement  entre les "tea-time" avec Mrs Buss et ceeux de tante Léonie.... Pour moi, donc, il n'y a pas de "sous la ceinture", mais c'est sûr, la mémoire olfactive de Fleischer séloigne un peu du parfum de la madeleine proustienne.... quoi que... Et les scènes érotiques me semblent un prétexte à dire autre chose... tant d'autres choses... Et son vrai plaisir, à  Fleischer, est peut-être plus de coucher sur le papier les mots pour le dire... Faudrait lui demander... Voilà, j'avais pourtant pensé que je ne me lancerai pas dans une "critique" des oeuvres, car c'est aux élèves de dire, moins à moi... Mais après la journée de cours où les interlocuteurs n'ont pas été si nombreux... j'avais envie de causer à des lecteurs éclairés... Mais comment nos jeunes peuvent-ils aborder une oeuvre qui nécessite, un peu (c'est un euphémisme...),  la complicité du lecteur, et fait appel à l'intertextualité ? Merci de vos courriers, je continue à participer, et eux de lire...

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Le temps des bons

Publié le par Eric Bertrand

 

Parenthèse dans le journal. Avant la découverte finale du livre, c’est le temps des bons de souscription. L’éditeur tient à cette pratique et me fournit toujours de jolis bons, avec la photo de couverture et le texte du quatrième de couverture (en noir et blanc sur le bon, elle sera en couleur sur le livre)
                            Voici donc une partie du fameux bon, sans la photo…

Deux versions d’une seule et même fable sicilienne qui se joue en partie sur un ponton, situé sur la plage de Torremuzza, à proximité de la petite ville de Santo Stefano di Camastra, connue pour ses céramiques. Sur ce ponton, cinq adolescents font leur expérience du monde…

En même temps, cet été là, «  la Befana sotto le stelle » propose, du côté de la Porta Messina , un nouveau spectacle de contes destiné aux enfants du pays.

 «  La Befana sotto le stelle », c’est le nom de scène de deux vieilles dames excentriques, Carolina et Francesca, conteuses qui incarnent la tradition sicilienne et inventent des histoires fondées sur le patrimoine local : la céramique, les marionnettes, les chansons…

Carolina et Francesca s’inspirent également de ce qu’elles voient, un monde en devenir dans lequel les enfants qu’elles ont connus sont devenus des grands.

 

 

 

 

 

 
 
 
Rubrique Goncourt : « Ouest »
 
              Comme je l’ai déjà indiqué dans cette « croisière du Goncourt », mon rôle en cours est de fournir aux élèves non des avis tranchés sur les romans de la sélection mais des clés pour leur faciliter l’accès et peut être leur donner davantage l’envie quand « le roman ne passe pas ».
 
              Un mot sur Ouest pour commencer cette semaine… Le héros vit dans un château reculé de Normandie. C’est un noble un peu dégénéré, sorti tout droit d’un roman de Barbey d’Aurevilly, marqué par la figure dominatrice du père. Quand le père disparaît, il se retrouve à la tête du domaine et éprouve des difficultés à imposer une ligne cohérente à son comportement et à ses idées. Il semble renier l’idéal royaliste, et abandonner le « blanc » pour « le bleu ».
              Il est républicain et son garde-chasse, le solide Lambert a du mal à cerner ce maître plutôt fantasque et inquiétant. L’Histoire frappe aux portes du château : le maître épouse les idées de la République, s’absente un long moment, revient blessé des barricades, s’entiche de la figure de Victor Hugo dont l’exil lui donne à réfléchir…
              C’est l’occasion bénie d’un cours sur Victor Hugo ! Le Hugo politique des Châtiments mais aussi le Hugo lyrique des Contemplations : ainsi, je rattache à cette présentation deux objets d’étude : le biographique et la poésie.
              D’abord deux mots d’explication à la situation politique : un siècle tourmenté, où se croisent des mouvements divers. Monarchie absolue, Empire, République, Révolution… Des éléments qu’on trouve dans tous les grands romans du 19°, notamment les Misérables (voir à ce propos l’ouvrage de Mona Ozouf : « les Aveux du roman. Et puis l’engagement de V. Hugo, son exil… La figure de Lamartine, citée dans le livre, celle de « Napoléon le petit »
              Je fournis aux élèves un poème lettre extrait des Contemplations  « Pour Auguste Vacquerie », un poème de la Légende des siècles, « le crapaud » afin de réfléchir sur la pensée de Hugo et son sens de la nature en même temps que de l’Histoire, enfin la fin du poème : « Ultima Verba » des Châtiments.
              Autre étape, celle qui consiste à mieux apprécier le style de l’auteur. La clé, c’est celle du discours indirect libre. Les personnages vivent à travers la narration et cela crée un rythme particulier et une prose savoureuse. Exemple dans deux extraits qui mettent en scène le grand discoureur qu’est (à ses heures !) le baron.
              En guise d’exercice d’écriture : la rédaction de la lettre du personnage principal à Victor Hugo. Le but du jeu, c’est de reprendre les références chères au grand homme.
 
Réaction de collègue :
 
Les ouvrages sont enfin arrivés pour la cinquantaine d'autres élèves qui harcelaient les documentalistes depuis la semaine dernière, et j'ai appris aujourd'hui que Stéphane Audeguy avait la gentillesse de venir à Maubeuge en janvier pour discuter avec l'ensemble des élèves intéressés à Pierre Forest: cela a pu être possible grâce à une des libraires de la ville qui a pu contacter les maisons d'édition. Si un auteur accepte de venir à Maubeuge (à Maubeuge!!!), je ne doute pas qu'il vous soit possible d'organiser d'autres rencontres dans d'autres villes.
 

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