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Coup de foudre : Répétition du 24.10 (4)

Publié le par Eric Bertrand

              L’apparition de Gilda dans la rue fait diversion. Coralie est aussi danseuse, avec l’intervention de Jenny qui a lieu avant le théâtre, entre 6h00 et 7h00, elle a mis au point un numéro de séduction sur un fond musical (Paolo Conte, « sotto le stelle del jazz », en contrepoint avec «  la Befana sotto le stelle » !). Côté jardin, elle paraît, souple, cadencée. Elle avance langoureusement et l’effet produit est radical : Gigi ira au ponton ! Gigi est transcendé…

              Mathieu intériorise beaucoup comme individu. Ce penchant de sa personnalité m’amène à lui demander de jouer l’extase, l’excitation, différemment de la vision que j’ai gardée de certains Siciliens particulièrement ardents sur le chapitre du coup de foudre ! Quand Gilda passe près de lui, elle abandonne le gant, le fameux gant de la scène mythique du film « Gilda ». Gigi s’empare de ce gant, enfouit le visage dedans et retrouve la saveur et la sihouette de la divine créature qui vient de l’effleurer…

              Demain, la scène du double duo amoureux…

 

 

 

« Salvatore : c’est l’Americana !... c’est la première fois que je la vois en ville, d’habitude, elle reste dans sa villa ou voyage avec son père. C’est la fille du réalisateur américain, Ferrari. Gilda Ferrari… Sacré fauve, hein ?

 

Gigi : (abasourdi) : quelle vision ! Ferrari… Quel bolide ! (Reprenant progressivement ses esprits) Quelle villa ? 

 

Salvatore : la villa sur la plage, tu sais, la plage du ponton ! Atterris mon vieux !

 

Gigi : (sous le coup de l’éblouissement) : che marevigliosa ! ... Non ci credo, non ci credo ! Merveilleuse élégance ! Des yeux brillants, malicieux, insolents, des yeux de braise, Salvatore ! Una principessa ! Les cheveux en diadème, la nuque torsadée comme un thyrse, l’échine de bronze ! (Comme un somnambule, il se lève pour mimer la démarche de la jeune fille) Quel déhanchement Salvatore, tu as vu cela ? Un coup à droite, à coup à gauche, une vraie balade entre deux hémisphères !... Je n’ai jamais vu une fille comme ça, Salvatore ! Elle me fait l’effet d’un coup de tonnerre… »

 

 

HPIM1957.JPG
Amore sotto il balcone !


 

 

Rubrique Goncourt : avant-goût des événements autour du Goncourt…
 
Je viens de recevoir ce courrier que je mets en ligne histoire d’anticiper et de donner envie à ceux que la tentation d’être délégué brûle encore…
 
« Voici les informations pratiques pour le 1er tour des délibérations du Goncourt des Lycéens le vendredi 10 novembre prochain à Rennes.
L'élève délégué et le professeur qui l'accompagne seront attendus pour 9h30 à la Brasserie La Chope à Rennes (rue de la Chalotais).
Les délibérations commenceront à 10h00 précises.
L’association Bruit de Lire réunira pendant la matinée les professeurs pour présenter les rencontres Goncourt des 7 et 8 décembre.
La Fnac de Rennes organisera ensuite un déjeuner. Les retours pourront avoir lieu à partir de 15h00. »
 
Dans le même ordre d’idée, demain, j’évoque ce que je sais des rencontres qui se tiendront, je le rappelle, les 7 et 8 décembre prochains.
 
Réaction de collègue :
jeudi 19 : Laurens, Audeguy, Audouard et Boulin ; la première parle très bien , donne des explications détaillées et profondes mais , selon les élèves , reste dans son monde. Le deuxième a beaucoup d’humour, il ne semble pas se prendre au sérieux, cela amuse les élèves, en plus il est passionnant ; le troisième les séduit par sa sensibilité , le contact qu’il réussit à établir avec même « s’il est vieux » ! en tout cas nous sommes tous (toutes ?) sous le charme ; quant au dernier les avis sont partagés : certains sont enthousiastes, d’autres (dont je fais partie) sont plus qu’agacés et déconcertés (Boulin serait-il un bon comédien ?)
En tout cas voilà les élèves remontés à bloc pour se lancer dans la dernière phase de lecture… deux ou trois sont à 9 livres, tous en ont lu au moins deux, je me dis que déjà une petite victoire se profile…
Bon courage à tous

 

 

 

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Répétition du 24.10 (3)

Publié le par Eric Bertrand

              Après la scène des conteuses, nous revenons tout naturellement sur la scène du bar dans laquelle le spectateur doit découvrir les deux garçons. On y a travaillé la semaine dernière et certains points étaient à reprendre. Il faut que Salvatore arrive en trottinette sur scène et non pas en vélo, ceci pour des raisons d’espace. Cela lui permettra d’être plus cabotin, de céder à la tentation d’une parade.
              Il fait chaud, Gigi le voit arriver lentement puis s’installer. Commence alors la discussion : Salvatore à une idée en tête, amener son ami au ponton afin de se divertir. L’autre résiste, un peu blasé et abasourdi par la chaleur. Cette discussion gagne en intensité grâce à un jeu de rapprochement des visages qui doivent s’affronter. La voix est lente, elle fait sentir aux spectateurs l’impression pénible liée à la température.
 
« Gigi : alors, laisse-moi prendre mon café tranquillement… après nous parlerons ! (Il sirote son café. L’autre le regarde faire comme s’il admettait de laisser passer un caprice.) Alors, mon cher Salvatore ! Qu’est-ce que tu as à me dire ?
Salvatore : viens avec moi à la plage.
Gigi : avec toi à la plage, par cette chaleur ! Mais tu es fou ! Il n’y a personne sur la plage avant seize heures ! Tu voudrais donc que j’aille me brûler avec toi !... Fanatique !
Salvatore : reste sur ton siège si tu veux ! Moi, je descends, et pas seulement à la plage !... Je vais au ponton…
Gigi : le ponton ? Quel ponton ?
Salvatore : il faut sortir de chez toi de temps en temps, Gigi ! Te cultiver !... Tu devrais être au courant… Au printemps dernier, le réalisateur américain qui a loué la villa de Torremuzza a fait installer un ponton à cent mètres de la plage, rien que pour sa fille !
Gigi : un ponton ? Pourquoi faire ? »
 
              Demain, j’évoque la suite de la scène, l’apparition de Gilda dans la rue…
 
Pas d'images, problème chez Over blog...
Rubrique Goncourt : lit de Procuste
 
              J’ai indiqué hier le travail des élèves, j’en viens aujourd’hui à l’autre travail qui m’attend relativement à cette opération. D’abord, du point de vue de la lecture, à l’issue du long parcours, je débouche enfin sur le fameux pavé des Bienveillantes que je doute de pouvoir achever avant la fin des vacances.
              Par ailleurs, il me faut tirer parti de toutes les « graines » que j’ai semées depuis le début du travail sur le prix Goncourt. Je dois en effet rentrer dans la liste pour préparer le baccalauréat… J’ai la fâcheuse impression de tâcher de faire entrer ce débordement, cette ébullition collective dans un lit de Procuste, celui de l’examen final
 
Réaction de collègue :
les vacances sont dans deux jours, et je m'aperçois, en questionnant quelques élèves, que certains avouent sans honte n'avoir lu qu'un livre, et quel livre ! il s'agit du Nothomb... no comment. Heureusement, ils ne font pas la règle, mais je regrette tout de même que l'émulation n'ait pas joué à plein pour tout le monde...
Mes heures avec cette classe étant concentrées sur lundi et mardi, nous allons passer 4heures (j'en prends 1 à ma collègue d'histoire et 1 autre à mes élèves de latin, que je dispense d'un contrôle lundi...) à discuter sur 1 auteur par heure, et rebelote le lendemain, sur 2h 'donc 2 auteurs) : au programme, donc fleischer, Littell (qui en vaut 2), Vallejo, Bataille et Audeguy. Nous garderons les denriers pour la rentrée, mais tout va se précipiter puisqu'il faudra choisir notre tiercé gagnant et le délègué le lundi ou le mardi...
Pour alléger un peu la dose du lundi, j'ai prévu une petite pause goûter (cela leur rappellera le jour de la rencontre avec les auteurs...).
A propos, comment avez-vous l'intention de vous y prendre pour désigner les 3 finalistes ? Nous aviosn pensé faire voter les élèves à bulletin secret, en demandant 3 noms sur chaque bulletin, et en comptabilisant les voix au tableau... Qu'en pensez-vous ? Y aurait-il des méthodes moins longues à mettre en place et plus "fiables" ?
Merci à tous ceux qui écrivent ici, cela donne vraiment la pêche pour continuer...
 

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Befana : Répétition du 24.10 (2)

Publié le par Eric Bertrand

Françoise est de retour parmi nous, le travail de mardi peut donc porter sur la première scène, celle du prologue où les deux conteuses interviennent. C’est une longue scène, qui sollicite beaucoup le talent des deux comédiennes. On ne peut pas en couper de passages. Elles racontent l’origine du village de Santo Stefano.
              C’est aussi une longue fable qui met en scène la figure de la jeune fille, laquelle est mise en abyme dans la suite de la pièce. Il n’empêche que la conteuse doit trouver des ressources pour animer son discours.
              Je suggère l’idée d’un « show à l’italienne ». Accessoires, beaucoup de mouvements, de couleurs et de variétés : les deux conteuses font un numéro de claquettes, montrent des objets, le grand manuscrit, la marionnette, elle prennent le café, elles mangent des fruits, elles jouent avec des balles multicolores, elles sont un peu jongleuses et rejoignent le public…
              Élément comique sur lequel on peut jouer aussi, c’est la fébrilité de Francesca qui se démène et qui n’en a plus l’âge : essoufflement, tremblement, excès, les didascalies signalent qu’elle tombe la robe de chambre au début de la scène et qu’elle la remet à la fin, ce qui autorise une sorte de momification de dernière minute, créant un effet risible.
              Nous avons aussi travaillé sur la scène du bar et celle du bosquet, j’y reviens demain et après-demain.

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La Befana sotto le stelle e sotto il portile !

 

Rubrique Goncourt :
             
Précieuse période de repli pendant laquelle les élèves font devoir fourbir leurs armes ! Différentes batailles sont prévues pour la rentrée : d’abord et surtout, celle des romans de la sélection qu’il faut départager afin d’élaborer le tiercé gagnant de la classe et de le défendre devant les autres lycées. Les rencontres régionales ont lieu le 10 novembre et les rencontres nationales le 13 novembre…
              Pour cela, ils ont à préparer l’argumentation qui accompagnera la présentation de leur choix personnel. Cela donnera lieu à un exercice oral devant les autres. En effet, il faut non seulement que l’on s’entende en classe sur le tiercé mais aussi que l’élève délégué écoute et reçoive les arguments à agiter aux moments des délibérations.
              L’autre mission qu’ils ont à accomplir, c’est, du moins pour ceux qui le souhaitent, de préparer un discours d’investiture au cas où ils désirent être le délégué représentatif de la classe. Cela sera déterminé le mardi de la rentrée, pour une « entrée en fonction » dès le vendredi matin.
              Enfin, toujours à propos de Goncourt, les Académiciens viennent de publier leur sélection des quatre meilleurs à départager et, pour une fois, je les approuve assez ! Littel, Schneider, Vallejo et Fleisher.
              Quant à moi, je me suis assigné d’autres tâches sur lesquelles je reviens demain…
 
Réaction de collègue :
Avant tout, merci à tous ceux qui nous font profiter des rencontres locales, de leurs idées inventives pour faire lire et écrire leurs élèves, de leurs coups de coeur et de pied au c...
La 2° 9 du lycée Jules Ferry à Cannes chemine doucettement dans ses lectures. Je doute que l'un d'entre eux, malgré la bonne volonté d'un petit groupe essentiellement féminin, parvienne à bout de l'ensemble avant la date fatidique. Certes, les vacances sont proches, certains ont lu davantage en 1 mois et demi qu'en toute leur vie passée, mais les quelques grands lecteurs avouent leurs difficultés à avancer plus vite. Personnellement, j'entame mon 12°,  j'ai évidemment gardé pour la fin le pavé des Bienveillantes et j'avoue une prédilection pour Audouard, Audeguy, Miano, Laurens, Schneider. Le tiercé gagnant des élèves à ce stade serait Miano, Schneider, Nothomb.
Quoi qu'il en soit, mes  élèves ont pris l'initiative d'un blog qui a tous les défauts mais aussi la bonne volonté de la jeunesse. Je n'y fourre mon nez que pour le lire jamais pour le corriger, même si le langage texto et les fôtes dans les pages plus persos me déconcertent,  me blessent la rétine ou me font frémir. Vous le trouverez là :
Les élèves ont été étonnés - et contents - de découvrir déjà des commentaires alors que l'adresse n'avait jamais été publiée.
Sinon, le prof d'histoire-géo a mis en ligne aussi un peu de nos aventures. Il faudra mettre à jour son site. En revanche, ce que je tiens régulièrement en doc word, c'est un Journal constitué de bribes de leurs journaux personnels, critiques, coups de coeur, photos, beaucoup de photos. C'est ce que j'imprimerai pour l'association "Bruits de Lire" une fois l'aventure terminée.
Voilà pour un bilan au 2/3 du parcours.
 

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Répétition du 24.10

Publié le par Eric Bertrand

Le petit dernier est arrivé ! Sous pli postal Aléas vient de me l’adresser… « Le Ponton » ! Un seul exemplaire pour l’instant, les autres vont suivre, mais en attendant, je trouve le produit plutôt réussi avec ses deux photos couleur en couverture et en bandeau…
                  
              Comme tous les mardis, la seconde répétition a donc eu lieu et j’y reviens demain, car nous avons déjà abordé quelques jeux de scène. Je propose ce matin quelques idées d’activités que j’avais préparées mais qui n’ont pas pu avoir lieu… Ce sera pour une prochaine fois (très utile quand les comédiens sont un peu « froids » ou « fatigués », ce qui n’était vraiment pas le cas !) Dans ces premières répétitions, les comédiens ne se connaissent pas bien (du moins dans le domaine de la scène)… Il est donc important de reprendre des exercices traditionnels d’échauffement et de les adapter aux conditions de la pièce…
 
-          Le jeu du miroir : certains des personnages de la pièce fonctionnent un peu en miroir les uns par rapport aux autres. C’est le cas notamment de Salvatore par rapport à Gigi et d’Ornella par rapport à Gilda… Par ailleurs l’exercice est intéressant car il permet aux comédiens d’exercer à la fois leurs facultés d’observation et de concentration dans le but de reproduire les propositions gestuelles de leurs partenaires.
-          Rivalité : la rivalité est une des énergies de la pièce. « L’Americana » est la grande rivale, celle qui défie les autres. Cela implique un effort particulier pour s’imposer sur scène… Je demande à chaque comédien de choisir un partenaire et de lui faire front avant de s’avancer vers lui afin de lui « envoyer un message ». La « mission » pour le comédien est donc d’affirmer non seulement un texte mais aussi et surtout, un regard, une démarche, un silence, un affront / « tu es ridicule » / Je suis la plus belle / Le plus beau… Sono la piu bella !
-          La machine : Il y a dans la pièce un système de clan, disons pour faire vite, ceux qui défendent la modernité et ceux qui sont du côté de tradition. L’exercice connu sous l’étiquette « la machine » a le mérite de permettre aux comédiens de fonctionner non pas comme des corps isolés mais comme des éléments d’une machinerie infernale capable de produire de l’énergie. Je leur propose donc de constituer deux machines : la machine euphorique. La machine nuisible.
 
 
 
HPIM1156.JPGTempo per le vacanze...

 
Rubrique Goncourt : « les Désaxés ».
 
              Dernier jour de cours avec les 1ère L : l’occasion de revenir sur le cas de Marilyn à travers la projection d’un film de John Huston : « les Désaxés ». Une réflexion sur le personnage que joue Marilyn et sur sa fêlure telle qu’elle s’exprime dans cet environnement d’hommes. Suite à quoi les élèves partent en vacances avec des objectifs assez variés sur lesquels je reviendrai demain.
 
Réaction de collègue :
Nous étions à Perpignan, lycée Zola Aix en Provence, même constat pour Boulin...Je dois dire que j'avais détesté son livre...j'ai voulu tout de même m'y remettre....Impossible....Je confirme je n'aime pas...Ce jeune homme est un peu démago sur les bords...Débat de deux heures ensuite chez nous avec les élèves....Il ne construit rien, ne propose rien et n'avance aucune réponse...
A Perpignan j'ai été tout de même étonnée de voir toute cette cour autour de lui...Je pense qu'il plaît...Mais que les jeunes ne sont pas dupes....
 
Le 16 octobre a eu lieu la rencontre de Perpignan. Sur le plateau Boulin,
Audouard, Olivier Poivre d'Arvor. Les deux premiers se sont révélés tels que
dans les rencontres précédentes : Boulin, après une entrée presque
fracassante, près à "rapper" sur le plateau fut incapable de répondre aux
questions, finissant presque par disparaître derrière le décor.....Les
élèves ne s'y sont pas trompés. Audouard, profondément à l'écoute et
fournissant des réponses intéressantes, s'avérant captivant dans sa façon de
parler, a touché les élèves (et les grands...). Olivier Poivre d'Arvor était
très tendu au début. Il faut dire que la journaliste conduisant le débat a
parlé avant toute chose de son frère. Il s'est senti agressé et a commencé
en disant qu'il était lui, et que lui était là pour présenter son livre,
contrairement à son frère. Très rapidement, il est entré dans le débat,
répondant aux questions des élèves de façon pertinente et montrant une
qualité d'écoute. Les élèves l'ont aussi apprécié.
Bilan de cette journée : les élèves sont redynamisés. Tant mieux. Ils ont
trouvé cette journée très intéressante et ont hâte de participer aux
rencontres de décembre à Montpellier.

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Affinage

Publié le par Eric Bertrand

              « Journal du 11.08 : le travail est plus long que prévu. Les corrections sont négligeables, et pourtant essentielles. Négligeables dans le sens où elles n’amènent pas à de profondes remises en cause (Pour l’heure, j’en suis arrivé au chapitre 8), mais essentielles parce qu’elles concernent le fameux « affinage ».
              L’ordinateur indique à chaque fois que j’ouvre le document « ponton » un nombre défini de signes utilisés. Et bien, je constate que depuis que j’ai commencé cette correction, le nombre de signes diminue. Cela correspond bien à la volonté de simplifier et de purifier l’idée.

HPIM1346.JPG

La spiaggia senza il pontile !

 

Rubrique Goncourt : proposition de collègue
 
18-10-06 : Projet : Qu’est-ce qu’un bon roman ?
 
* Intérêt du Goncourt des lycéens :
 
            Mettre en relation des romans de la rentrée littéraire et des élèves
            Observer la réception de ces œuvres par des lycéens mis en situation:
                                  
* D’exprimer des préférences, de formuler un jugement de goût,
de justifier celui-ci.
* D’élaborer des critères discriminants, de débattre de leur pertinence.
* De confronter, lors des délibérations, ces critères avec ceux des autres ; de confronter les jugements de goût.
 
·        Nous souhaiterions que cette réflexion puisse être approfondie dans un projet qui concernerait potentiellement tous les élèves du Lycée.
 
Présentation :
            Développer une réflexion autour de cette question : Qu’est-ce qu’un bon roman ?
           
            Pistes :
 
1) Lancer une Enquête sur le thème ; vérifier la pertinence de la question ainsi formulée; élaborer des questions, proposer des critères, demander de les hiérarchiser etc. Ce travail de formulation des questions serait proposé aux élèves en cours de français par des professeurs.
( Quels profs ? Quelles classes ?) Une classe serait chargée de synthétiser et de retenir un certain nombre de questions.
L’aspect « enquête d’opinion » serait lui confié à d’autres élèves : les programmes permettraient-ils d’intégrer ce travail ? ( Ses ?)
 Nous possédons au lycée Sphinx, un logiciel d’aide à l’exploitation des résultats.
Cette enquête serait réalisée auprès de l’ensemble de la communauté éducative ( Agents, Administration, Elèves, Parents, Professeurs…)
Les résultats seraient analysés pour mettre en évidence les critères qui font varier les réponses.
Il y a un aspect statistique, mathématique, qui pourrait peut-être être exploité.
 
2) Les 1ère L prérareraient une synthèse sur : les critères et la manière dont s’est formé leur jugement de goût ; ce qui est ressorti de la confrontation lors des délibérations.
De même sur les représentations des écrivains de la sélection  : les élèves rencontrent vallejo le 25-10-06 et le questionneront notamment sur ce point ; nous disposons de documents à exploiter (articles…) pour les autres.
 
3) Les élèves volontaires et les membres du personnels qui lisent les œuvres de la sélection Goncourt seraient conviés à des tables rondes sur ce thème : quels romans avez-vous aimé ? détesté ?etc dans le but de faire remonter les critères intervenus dans le jugement de goût. Les élèves de L participeraient aux débats pour apprécier les différences/ les ressemblances avec leur propre jugement.
 
4) Pour lier ces réflexions à l’histoire littéraire- nous n’avons pas encore de prof de philo mais c’est bien- entendu avec lui notamment qu’une synthèse serait intéressante- :
Pistes : faire travailler les élèves sur les enquêtes littéraires ( Enquête de Jules Huret fin 19ème / Enquêtes surréalistes …)
 
5) Au final : présenter une exposition vivante conçue comme un parcours pour approcher nos représentations sur cette question.
 
 
Réaction de collègue
A Amiens, la Fnac s'est trompée, et ignorant que Nancy Huston était 
exclue de la sélection Goncourt des lycéens, nous a livré AUSSI 
"Lignes de faille", son dernier opus, que je viens de lire.  C'est le 
roman de quatre générations à reculons dans le temps, de 20 ans en 20 
ans, entre 2004 et 1944, depuis Sol(omon), puis son père Randall, sa 
grand-mère Sadie jusqu'à l'arrière-grand-mère AGM ou Erra, ou Kristina 
ou Klarysa. Un grain de beauté erratique (devenu à la fin grain de 
"laideur" à extirper) lie entre eux les héritiers d'une douloureuse et 
sombre histoire, celle des enfants "aryens" arrachés à leurs familles 
polonaises ou ukrainiennes pour être élevés, dressés, aryanisés en 
Allemagne. C'est l'histoire des "lebensborn", les "fontaines de vie", 
dont Erra est une victime, et de leurs conséquences sur les 
générations qui les ont suivies. Quatre monologues intérieurs 
d'enfants de six ans : Kristina, enfant passionnée par la vie et 
vibrante de chant devient Erra, fantasque cantatrice sans paroles et 
mère de Sadie, enfant écorchée et maladroite, qui devient à son tour 
une adulte rationnelle et envahissante, acharnée à la poursuite de son 
passé. Convertie au judaïsme le plus orthodoxe et mariée avec un juif, 
Sadie met au monde Randall, déchiré entre les USA et Israël, entre sa 
mère débordante et directive, et son père attentif, ironique, 
silencieux, et dramaturge impuissant à créer. Le roman s'ouvre en 
Californie sur le monologue de Sol, fils de Randall et de Tessa, mère 
enrobante, dévorante et dévorée de bons sentiments, tout entière vouée 
à son fils, et totalement ignorante du voyeurisme cruel dont il est 
habité. De l'un à l'autre, le grain de beauté rond et duveteux erre 
sur les corps, talisman ou objet de répulsion, que Tessa veut faire 
disparaître du visage de Sol.
Encore un roman hanté par l'Histoire, un roman pour panser - ou non ? 
-  les plaies qu'elle a ouvertes. En tout cas, c'est construit, c'est 
écrit, riche, lisible,  et si ma lecture n'a pu se défaire de la 
pensée des élèves, je me dis que ce livre les aurait touchés et 
intéressés, émus, sans doute. Les nôtres pourront le lire. Dommage 
pour les vôtres, mais si vous en avez l'occasion, lisez-le, et 
faites-le lire.
 

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