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Partir ou rester

Publié le par Eric Bertrand

                  Je reviens de trois jours de promenades et de rencontres autour du pays de Loudéac... Retour à Loudéac, dans cette partie de Bretagne où tant de choses sont arrivées et où tant de liens ont été tissés au fil des années. Et notamment à partir d’un lycée dans lequel je me suis épanoui et que j’ai décidé un jour d’abandonner... sans connaître les risques auxquels je m’exposais...

                  Partir de ce lycée dans le but de « repartir », un peu comme pour une nouvelle aventure... ailleurs, dans un autre milieu, avec d’autres gens... Cet effort et ce sentiment mêlé me rappellent le vague à l’âme que je ressentais pendant certains de mes grands voyages, lorsque, au nom de l’Aventure, je décidais de ne pas céder à la tentation de la « sédentarisation » afin de partir à nouveau... Dialectique perpétuelle qu’analyse « la Route, la poussière et le sable ».

                 Quel choc cependant de revenir sur des lieux où une autre « Aventure » aurait pu s’approfondir à travers d’autres voies mais sous un ciel où, disons-le, a infusé la magie de l’éloignement... Et de redessiner ce monde avec des amis passionnés de lecture, d’écriture, de musique, d’histoire ou de sport...et dont la plupart étaient des collègues !

 

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« L’Organisme » : avis de lecteurs (6)

Publié le par Eric Bertrand

                J'ai lu avec curiosité, très grand intérêt et plaisir "l'Organisme". Décidément, j'aime beaucoup ta plume et ton style percutant, incisif et, pour ce livre, assez violent. Tu sais trouver les mots qui font "mouche" (le jeu de mots entomologique est involontaire). On se roule dans la fange des mutations organiques, des bas instincts et des mauvais sentiments (l'ambiance générale m'a rappelé celle d'un roman que j'ai lu il y a très longtemps : "Le Roi des Aulnes" de Michel Tournier).

                  Mais on sent chez les deux personnages cette aspiration à la lumière et à la pureté qui leur rend leur part d'humanité. Pour l'adolescent, j'ai trouvé vraiment bien décrite l'ambivalence de cette période de la vie, tiraillement entre les mutations tout à la fois corporelles et psychiques, l'envie d'être comme les autres, d'agir en fonction d'eux quitte à adopter leurs bassesses jusqu'à la vengeance, et le désir malgré tout de "se trouver" et de s'aimer soi-même dans une recherche du beau, du pur, du noble. Son explosion finale me fait penser à celle que recherche le personnage de Langlois à la fin du roman de Giono "Un roi sans divertissement" : "C'était la tête de Langlois qui prenait, enfin, les dimensions de l'univers". Le sang de Killian se mêle à l'encre. Sa pureté, il la recherche dans la magie de l'écriture et l'émotion des mots. Petite question : tes enfants, qui sont eux-mêmes adolescents ou préadolescents, ont-ils lu "L'Organisme" ? Qu'en ont-ils pensé ? 

                Ton analyse finale, à la suite du roman, est vraiment très intéressante et fine, et doit résonner de façon toute particulière chez les lecteurs enseignants. "L'Organisme" est un roman que je relirai avec plaisir, avec l'envie d'en saisir toute la profondeur.

 

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Activités de vacances et annonce de dédicaces

Publié le par Eric Bertrand

                  Petite pause jusqu’à jeudi matin. En attendant d’autres commentaires qui arrivent nombreux en ce moment, je mets en ligne cette « affichette » réalisée par un ami qui prépare deux séances de signatures qui auront lieu prochainement dans les villes de Bourgoin Jallieu et de Vienne en Isère à l’occasion de mon retour dans la région de Saint-Jean de Bournay régulièrement mentionnée dans ce blog.

 

      Eric Bertrand, Nord-Isérois d’adoption et enseignant de Français à La Rochelle, n’en est pas à son coup d’essai !

 

Auteur de romans, de pièces de théâtre, de récits autobiographiques et d’essais littéraires, il expose son ressenti de professeur des collèges dans ‘’L’Organisme’’.

 

‘’L’organisme’’, ou la vie d’un élève de 4ème fragilisé par une crise d’adolescence difficile et par tout ce qui l’entoure : la famille, le collège et, avant tout, les professeurs ! Dans sa fuite de la réalité, il se métamorphose en un drôle d’insecte multiforme.

 

Dans ses pérégrinations, il croise un bousier agonisant qui se révèle être, lui aussi, un mutant ! Ancien professeur, il a comme lui, fuit une réalité difficile : celle des adolescents.

 

Dans la discussion, le bousier redevient enseignant et l’insecte multiforme, écoutant. Et …

 

Du Kafka ? Oui et non ! Du Bertrand ? A coup sûr oui ! Pour  un   constat   sans                 complaisance   du   monde  des adolescents  d’aujourd’hui, de  leur  malaise,  mais   aussi,  de celui de leurs enseignants.   

 

L’auteur, Eric Bertrand, sera présent dans notre librairie pour une séance de dédicaces le

 

Mardi 13 juillet de 14 à 18 heures

 

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« L’Organisme » : avis de lecteurs (5)

Publié le par Eric Bertrand

 

                 Voilà, ton roman se referme. J'ai beaucoup aimé, un peu déroutant au début, mais tu as ton style, le roman se dévore et la curiosité l'emportant sur l'emploi du temps.
J'ai particulièrement apprécié le passage avec l'inspection (quel vécu!! et autant de questions à se poser quant à l'éducation nationale !) Mon fils est prof dans un lycée technique et parfois je l'entendais, à travers certains passages, me raconter ses élèves !

                  Un autre passage ma fait tristement mourir de rire, celui des 17 plaies. Je te l'avais déjà expliqué peut être... Je travaille dans l'animation, je suis directrice d'un centre de loisirs élémentaire. A ce titre, j'encadre des enfants mais également à certains moments de jeunes adultes (18 ans) et je t'assure que, dans les deux cas, si j'avais un dixième de ton aisance et talent je pourrais écrire un livre aussi. Les réflexions, les odeurs.... elles ne sont encore que les prémices de ce qui attend les profs en secondaire... sauf que là, les parents sont quand même trés responsables de l'apprentissage de l'hygiène et du savoir vivre de leur "choupinou".

 

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Article du mois : Novlangue au collège

Publié le par Eric Bertrand

                      Langue SMS, orthographe saccagée, vocabulaire anémique, mots exsangues, les copies que je ramasse sont avalées par la marge... Et c’est sans citer les dérives de l’oral, la multiplication des mots passe-partout qui servent une politique du moindre effort : des exemples ? Le mot « genre » qui remplace tout autre adjectif, ou la formule conclusive « voilà » à la place de tout raisonnement construit, ou encore le cache-misères « en fait », (très populaire au moment de l’oral du bac !), cheville pour enfoncer un clou mou !

                      Consterné par le niveau de connaissances de mes élèves de collège et par la pauvreté de leur lexique, harcelé par leurs sous-entendus ou agressions directes : « vous parlez une autre langue que la nôtre », « vous parlez trop », « vous faites des phrases ! »... je m’interroge sur le discours oral et adopte un peu la position du linguiste qui observe un phénomène, et ce phénomène est l’appauvrissement de la langue.

                        J’explique à mes élèves que je ne suis pas là pour employer un français de cour de récréation, que mon rôle et mon combat, c’est de parler « la langue de Molière » et que si je ne le fais pas, je ne vois plus l’intérêt d’enseigner. Cette langue porte la belle pensée des grands textes, elle facilite l’accès à la Littérature à laquelle tôt ou tard ils auront à se colleter... Elle cherche surtout à traduire dans toute sa subtilité la variété de la Pensée.

                        Dans cette optique, je viens de relire le petit appendice que George Orwell ajoute à son célèbre roman d’anticipation « 1984 » : le novlangue... L’auteur explique comment cette nouvelle langue qui s’impose dans un avenir proche est un moyen supplémentaire que choisit un état totalitaire pour imposer une pensée unique, propice au musellement des libres penseurs. Pensée « désydratée » telle que je l’avais présentée dans « Loft History 2084 »...

                            Le fait que le choix des mots fût très restreint y aidait aussi. Comparé au nôtre, le vocabulaire novlangue était minuscule. On imaginait constamment de nouveaux moyens de le réduire. Il différait en vérité de presque tous les autres en ceci qu’il s’apppauvrissait chaque année au lieu de s’enrichir...

 

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