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Le quai Duperré : promenades à La Rochelle (2)

Publié le par Eric Bertrand

Rues de La Rochelle (4) [1600x1200]

               Quel scandale dissimule l’austère cité derrière ses hautes tours et dans les plis de ses venelles ? Les liaisons peuvent être dangereuses ou clandestines à l’entrée de La Rochelle ! Nous sommes à la fin du XVIII° siècle. Pierre Chanderlos de Laclos, le célèbre auteur des « Liaisons dangereuses », licencieuses lettres échangées entre libertins avoués, n’a pas été insensible aux dessous de la vieille ville…

                Chargé d’une mission relative à la construction d’un nouvel arsenal, il en a aussi profité pour taquiner l’honorable et sémillante soeur de l’amiral Victor-Guy Duperré, baron d’empire, dont la statue trône à l’entrée du Port de la Rochelle. L’amiral tourne le dos à la mer et toise la Grosse-Horloge. Est-ce un effet de soudaine inquiétude pour la respectabilité de sa maison ?

                Sous l’arcade de la Grosse-Horloge, le marcheur s’engage dans le cœur de la vieille cité et peut examiner à son gré la trame de toutes les intrigues qui s’y nouent... (Que l’amiral Duperré se rassure : le galant à la sulfureuse réputation épousera la belle)... C’est un dédale de ruelles, et dans quelque hôtel particulier, la jeune Anne-Soulange, à peine âgée de seize ans, reçoit, réfugiée en son boudoir, le fringant officier qui sait si bien parler aux femmes des infortunes de la Vertu...

 

Rues de La Rochelle (34) [1600x1200]

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L’avenue de la Repentie à Laleu : promenades à La Rochelle (1)

Publié le par Eric Bertrand

                 J’avais annoncé « Promenades à La Rochelle », alors allons-y, commençons la série que je mijote depuis un moment, photos à l’appui !

 

                 Laleu est étymologiquement un « aleu » (du latin « allodium »), c'est-à-dire une « zone franche ». Bref, Laleu est à l’origine une terre en marge de La Rochelle, une terre en friches, jadis accordée à des migrants qui souhaitaient s’installer sur une portion de terrain... Figures romantiques que ces exilés dédaignés par les nantis du centre-ville et considérés comme des intrus inquiétants, sauvages et barbares (notre époque en connaît d’autres…)

                 Aux abords de la mer, en face de l’ile de Ré, se dresse une falaise blanche, dans un secteur qu’on appelle « le Pertuis breton ». Derrière le boulevard de Cagnehors rebaptisé ces dernières semaines « boulevard de la Lutte » par les dockers et les autres manifestants, l’avenue de la Repentie mène à la falaise et aux tourbillons. A de certaines heures, l’océan et le vent y font rage. Comme les hommes…

                 Il était une fois, dans ces parages où la mer communique un peu de sa violence et de son fiel, une certaine Myria, belle jeune femme à la chevelure et au tempérament de feu. Elle ne tolère ni la misère, ni l’exploitation des fils de Laleu. Dressée contre un noble, le comte de Châtelaillon, elle organise la résistance. Naguère, son fils a été lui aussi appelé dans cette contrée située à quelques milles marins de la falaise des déshérités. 

                La nuit est sombre, périlleuse, les vaisseaux qui passent au large de Laleu sont la cible des naufrageurs qu’encourage Myria. Elle fait allumer des feux pour tromper les navires qui viennent se fracasser contre les rochers. Mais elle ne sait pas qu’un soir, son fils est à bord de l’un des navires.

                Ivre de chagrin et d’amertume, du haut de cette falaise qui a piégé le dernier équipage, la rousse Myria se précipite, et devient « la Repentie ».

 

Les rues de La Rochelle [1600x1200]

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Troubles adolescents

Publié le par Eric Bertrand

 

         L’un de mes amis porte à ma connaissance ce petit clip qui en dit long sur cette période de l’adolescence qui m’a intéressé lors de la rédaction de « L’Organisme »... Au passage, on savourera l’accent canadien !

         En tout cas, je ne résiste pas au plaisir de commenter à l’aide d’un extrait du chapitre 2 du roman, mais beaucoup bien d’autres pourraient y faire écho !

« Qu’est-ce que j’en ai entendu sur mon compte ! « Boutonneux ! Dents jaunes ! Cerveau mal fini ! Chenille ! Crapaud ! Homard sans carapace ! » Et tout un tas de noms d’oiseaux… « Une mauvaise passe », « l’âge ingrat ! », « il faut bien que jeunesse se passe ! »…

Je ne supportais plus ce miroir de laboratoire que tendent les adultes. Se reconnaissent-ils à travers nous ? En profitent-ils pour régler leurs comptes avec une image dégradée d’eux-mêmes, qu’ils regrettent et rejettent tout à la fois ? Leur adolescence... Cet âge où tout était encore possible, même dans leur visage et dans leur corps ! Evidemment, maintenant, c’est trop tard ! Ils ont le visage et le corps bien trop ratatinés et quant à l’esprit, rien de bien excitant dans le fond ! »

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« ll était une fois dans l’Ouest », une leçon de cinéma

Publié le par Eric Bertrand

 

                   Dans le cadre de la formation « Collège au cinéma », je démarre demain un cours d’introduction sur le maniement de l’image au cinéma et tout le vocabulaire technique qui l’accompagne. Les élèves ont besoin d’un support concret pour visualiser les réalités du champs-contrechamps, plongée-contreplongée, panoramique, travelling, gros plan -plan rapproché-très gros plans...

                   En revoyant récemment le très beau western « Il était une fois dans l’Ouest », j’ai trouvé que tout le film offrait une fabuleuse illustration à mes propos et donnait en même temps une très belle leçon de cinéma. Le spectateur ressent, face aux images, une véritable émotion esthétique qui lui donne l’envie immédiate d’y revenir, comme on peut ressentir la même envie de revoir un tableau, de réentendre une musique, de relire un poème...

                    Outre l’intérêt de l’histoire qui nous plonge à une époque où la liaison entre l’est et l’ouest des Etats Unis n’est pas encore établie (puisque l’intrigue repose en partie sur la construction d’une gare une terre située au cœur de l’Arizona que doit traverser la ligne de chemin de fer), outre la splendeur des paysages qui sont ceux des films de John Ford que Sergio Leone a retrouvés au cœur de Monument Valley, outre la musique ensorcellante d’Ennio Morricone, le réalisateur a su, tout au long de ces 155’ de film, créer une tension continue par la beauté et l’intensité des images.

                      Mouvements de caméras autour des acteurs, visages lumineux et magnifiés par les plans successifs, échange de regards, introspections, examen de l’adversaire par un ballet de champs contre champs... Autant de réussites qui glorifient les yeux petits et clairs de « l’Harmonica », (Charles Bronson), le visage de la madonne prostituée (superbe Claudia Cardinale), la bouche cruelle et toujours prête à cracher de Franck (Henri Fonda)...

 

 

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Rencontre en studio

Publié le par Eric Bertrand

studios (23) [1600x1200]

 

                  Après tout le temps de gestation du texte et de la mise en musique, nous avons commencé samedi le travail en studio autour de la chanson à venir. La réalisation sera longue et ce blog, puisque c’est aussi l’un de ses objectifs premiers, indiquera au lecteur ses phases sucucessives.

                 La première rencontre a consisté à constituer la « troupe » et à jouer sur les « voix » de façon quasi théâtrale. Les « chanteurs » devant intégrer, dans l’immédiat, le texte qui servira au refrain et qui est fondé sur la reprise de « gimmicks » évoquant le monde de l’adolescence.

                  Ce qui est jubilatoire c’est de voir ce que produit, après analyse par la machine, une gamme de sons. Ce travail sur les voix conduit parfois à des inspirations fulgurantes qui jouent non plus cette fois sur le son mais sur le sens. Ainsi le « Zoé ! », nom de l’héroïne de « l’Organisme », sera-t-il hurlé au début de la chanson, retentissement exalté de toute l’angoisse du héros.

 

studios (39) [1600x1200]

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