En lisant, en écrivant, en voyageant...

Je lis avec plaisir et intérêt le blog d’Antigone qui nous donne à découvrir parfois de très beaux textes. http://antigone55.over-blog.com/ Je ne résiste pas à l’envie ce matin de vous faire partager la beauté de ce passage écrit par un auteur que j’apprécie, auteur qui évoque avec mélancolie la vie qui passe et les visages qu’il a croisés... Antigone le cite dans son blog à la date du 27 août.

               Je ne me ferai jamais à la fin de l'été. Jamais; Les charmes de l'arrière saison, la splendeur de l'automne, la douceur des pulls et le retour des feux de cheminée, c'est inutile de m'en parler, je refuse de toutes mes forces la fin de l'été. Je l'ai trop attendu, je l'ai trop voulu. Chaque année, au printemps, je guette la première explosion des feuilles. Enfin du vert, du vivant! Les arbres sont faits pour avoir des feuilles. Je ne connais rien de plus sinistre que la chute des feuilles, en automne, qui annoncent ces longs mois d'arbres noirs, d'arbres mots en hiver. Ce qui me fait tenir, c'est cette certitude qu'à partir du 21 décembre, les jours rallongent. Quelques secondes, puis quelques minutes, oui, c'est bien sûr, on va vers l'été. J'aime mai et juin quand les feuilles sont encore tendres, fraîches, luisantes. J'aime ce qu'elles annoncent, les longues journées d'été, l'explosion des couleurs, le soleil qui joue dans l'herbe, qui fait rêver la terre.

               C'est à cause des grandes vacances, de l'enfance, le nez dans l'herbe, pour des semaines et des semaines d'éternité. Les arbres qui chantent au-dessus de la tête. Le temps qui prend son temps. On peut se laisser aller, on peut croire au bonheur. On peut serrer la terre dans ses bras.C'est l'été. Les grandes vacances. Je me disais, enfant, qu'on devrait interdire la fin de l'été. Je n'ai pas changé d'avis.

              [....]Cette impatience est vaine. Bien sûr. Surtout, elle est cruelle : vouloir accélérer le temps, c'est comme brûler le temps qui reste. J'ai hâte d'être demain,  après-demain. Mais le temps, alors, aura passé. Ce temps que je ne regagnerai jamais. Il faudrait accepter l'automne et l'hiver, les arbres morts, les nuits trop longues, parce que c'est le temps de la vie, c'est du temps pour vivre. Mais j'ai cette impatience, toujours. Et toujours ce regret d'avoir accéléré le temps. Et l'été passe tellement vite....

Alain Rémond " Comme une chanson dans la nuit"

               Un petit bilan tout de même sur ce fabuleux voyage dans les highlands. Je rappelle au lecteur que j’ai ouvert un blog sur le site suivant : http://highlandecosse.uniterre.com/. Il présente les différentes étapes et offre une série de photographies que j’ai également mises sous forme d’album sur Facebook.

               Pour schématiser, une semaine dans un cottage dans la froide région du Caithness (température oscillant entre 12° et 16°) puis une semaine d’itinérance dans les Highlands, et notamment l’île de Skye où la température est montée, sous un franc soleil, à 22°. Beaucoup de très belles lumières et d’ensoleillement à l’échelle des paysages. Des ciels tourmentés, éblouissants. Des rencontres aussi, notamment dans le Caithness (des paysages et rencontres rituels dont on trouvera un très bon aperçu dans la série d’articles rédigés il y a trois ans dans le blog uniterre indiqué ci-dessus).

           Parmi ces rencontres, celle de Ian, maître templier qui m’a proposé la rédaction d’un article pour la revue Girnigoe consacrée au clan Sinclair à laquelle je suis abonné. Je mettrai en ligne prochainement l’article prévu.

            Contrairement aux autres années, je n’ai pas rédigé d’articles pendant le séjour en Ecosse et ceci pour la raison suivante : comme je l’indiquais lors de la reprise, j’ai consacré beaucoup de temps à la finalisation de mon livre (et bataillé pour cumuler la vie au grand air, les sollicitations diverses et les rencontres d’amis avec la nécessité du travail au bureau…)

             Il a pris pendant le voyage une tout autre tournure et j’y ai passé de longues heures souvent matinales, avant le départ toujours matinal lui aussi… Je mettrai en ligne l’une des photos de ce décor dans lequel j’ai écrit et le lecteur comprendra à quel point l’Ecosse a « travaillé » à sa façon la « pâte » du livre.

                Le voyage en Ecosse était une fuite et le retour au port est aussi un retour au travail acharné. Je suis en effet en ce moment très occupé, à cheval sur plusieurs ateliers depuis que je suis revenu... Les voici :

* Préparation de la rentrée sous plusieurs facettes :

- Préparation du cours de seconde : étude de l’Assommoir (relecture annotée du roman de Zola)

- Préparation du cours de première : étude de Bel-Ami (relecture annotée du roman de Maupassant)

- Préparation du cours de BTS : recherche des programmes officiels, réflexion sur les contenus et contacts divers avec des profs qui ont déjà enseigné la matière.

* Préparation de la sortie du livre : corrections et ajouts divers, préparation du support photos qui va aller avec.

- La réalisation définitive de la fiction.

- La réalisation définitive de l’ouvrage documentaire portant sur les rues de La Rochelle.  

               J’ai fini hier la mise en page et les ultimes corrections au sujet de mon livre sur La Rochelle, et je termine en beauté avec l’épisode touristique de La Rochelle, la fameuse « Ronde de nuit » qui a lieu tous les jeudis de fin juin à mi septembre.

               L’un des principes de l’opération est fondé sur la surprise de découvrir des lieux insolites de la cité et de mieux comprendre ce qui en fait la spécificité profonde au fil des siècles. Par conséquent, même dans ce blog où j’aime « fouiller l’inattendu », je ne dévoilerai rien. Je dirai simplement que la petite troupe des quelques cent personnes que nous formions environ, conduite à travers les ruelles pendant plus de deux heures par un guide inspiré habillé en « veilleur de nuit », a été gâtée...

               « La ronde nuit », c’est l’occasion d’apprendre (ou de fixer) de nombreuses connaissances sur l’histoire de la Rochelle des origines au XX° siècle. De comprendre davantage pourquoi cette ville est unique en France. De savourer une déambulation nocturne dans des endroits méconnus du centre-ville et de pénétrer dans différents lieux souvent inaccessibles au public pendant l’année. D’assister à des scènes inattendues, jouées par des acteurs en costume dont l’humour et le talent, le plaisir de jouer et de partager facilitent la compréhension d’un lieu et la capacité à s’y projeter.

                  Il est 23h30 environ, « la ronde de nuit » s’achève et La Rochelle fait toujours rêver. Je suis content d’avoir écrit cette fiction qui la met en vedette. Elle la mérite bien !