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livres

La naissance d’un livre

Publié le par Eric Bertrand

               Depuis que j’ai quitté la Bretagne, j’ai gardé mon lien d’amitié avec l’un de mes lecteurs, Francis Lepioufle dont je suis le blog avec plaisir. Cette amitié s’est encore renforcée par le fait que, de son côté, Francis mène lui aussi depuis quelques années l’aventure du livre.

               Le plus amusant, c’est que nos livres opèrent un véritable chassé-croisé... Quand l’un écrit, l’autre écrit aussi, quand l’un corrige et recorrige, l’autre corrige et recorrige, quand l’un cherche son éditeur, l’autre cherche le sien, et quand l’un annonce la publication, l’autre annonce la publication...

                Bref, Francis vient d’annoncer que les choses bougeaient enfin du point de vue de la publication de son prochain livre. Mais attention, un train peut en cacher un autre !... En attendant, je vous renvoie au dernier article de son blog qui raconte la fable du mot libèré du piège informatique dans lequel il s’était logé...

 

http://ecriposoph.wordpress.com/

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Littérature et marges de la Bretagne

Publié le par Eric Bertrand

          Lorsque j’ai commencé ma carrière de professeur, je me suis retrouvé dans une petite ville du Nord du département de Loire Atlantique : Chateaubriant. J’ai eu aussitôt un petit coup de cœur pour cette région de forêts et d’étangs où je faisais mon entrée timidement dans les marges de cette Bretagne que Hugo (que je lisais toujours à cette époque) évoquait dans son 93.

         J’ai rencontré des gens attachants, et croisé le destin de certains élèves que je n’ai pas oubliés. Parmi ces gens, il y a Pierric Marsac qui me fait le plaisir de me présenter son roman via un mail. Le thème m’en a l’air passionnant et je m’empresse d’en communiquer le contenu à ceux qui aiment lire et qui s’intéressent à ce type de roman où la fiction rencontre l’Histoire. 

 

 

ÉD I T I O N S D U PE T I T V ÉH I CU L E

DÉCEMBRE 2009

Veuillez renvoyer ce bulletin avec votre règlement à l’adresse suivante :

Éditions du Petit Véhicule 20, rue du Coudray 44000 NANTES

Tél. 02 40 52 14 94 e-mail : epv2@wanadoo.fr www.petit-vehicule.asso.fr

LE SECRET DU SÉNATEUR

de Pierric Marsac

( roman)

Voici une histoire solidement charpentée. Le Secret du

sénateur est né d’un désir de conjuguer la grande histoire et

la chronique familiale de l’auteur dans la seconde moitié du

xxe. Pierric Marsac vit à Châteaubriant. Son père, apprentiboulanger,

approvisionnait en pain le camp de Choisel où

Guy Môquet et ses compagnons étaient internés. Chacun

connaît les fusillés de Châteaubriant et de Nantes. Cette

mémoire familiale lui donne l’envie d’écrire un récit où

deux jeunes garçons, Flavio et Simon, dans les années

soixante, vont être les témoins et les découvreurs de noeuds

et d’enjeux tragiques liés à la seconde guerre mondiale.

Résistances et collaborations avec son cortège d’héroïsme,

de lâcheté et de délation construisent la trame et les drames

de ce livre chargés de tensions, d’impasses et d’aventures.

Pierric Marsac a su révéler la noirceur de l’âme humaine

cristallisée dans le personnage du sénateur mais aussi le

vrai des coeurs purs car autour des jeunes garçons, c’est

toute une galerie de portraits réussis et la description

achevée d’une époque si proche de notre temps. Cette

fiction se déroule aux confins des départements de la

Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de la Mayenne. Le

monde hippique est une des toiles de fond de ce roman

« policier ». Les hommes souffrent, se vengent, risquent

leur peau pour une certaine idée de la liberté. Ce livre

raconte cela. On est toujours rattrapé par son destin et

l’auteur nous offre des tranches de vie implacables. Les

paysages, l’atmosphère des champs de course et des milieux

hippiques sont l’autre aspect qui harmonisent les péripéties

de ce poignant roman.

 

Luc Vidal

 

Je souhaite recevoir le livre Le Secret du sénateur de Pierric Marsac

au prix de 18 € + 2 € de frais de port, soit 20 €.

Mme Mlle M.

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Je joins à ce bulletin un chèque de …………………€ à l’ordre de l’association des Éditions du Petit Véhicule.

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Réveil proustien

Publié le par Eric Bertrand

          Et pour terminer cet hommage à Proust, un extrait qui relate l’un de ces nombreux éveils de la conscience, si présents dans la Recherche, dans la mesure où ils donnent le branle à l’imagination et au développement de la sensation.

       

         « Dès le matin, la tête encore tournée contre le mur et avant d'avoir vu, au dessus des grands rideaux de la fenêtre, de quelle nuance était la raie du jour, je savais déjà le temps qu'il faisait. Les premiers bruits de la rue me l'avaient appris, selon qu'ils me parvenaient amortis et déviés par l'humidité ou vibrants comme des flêches dans l'air résonnante et vide d'un matin spacieux, glacial, et pur; dès le roulement du premier tramway, j'avais entendu s'il était morfondu dans la pluie ou en partance pour l'azur.

        Et peut-être ces bruits avaient-ils été devancés eux mêmes par quelque émanation plus rapide et plus pénétrante qui, glissée au travers de mon sommeil, y répandait une tristesse annonciatrice de la neige ou y faisait entonner à certain petit personnage intermittent de si nombreux cantiques à la gloire du soleil que ceux-ci finissaient par amener pour moi, qui encore endormi commençais à sourire, et dont les paupières closes se préparaient à être éblouies, un étourdissant réveil en musique. »


 

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Robe vénitienne de Proust

Publié le par Eric Bertrand

                 On ne quitte pas Proust aussi facilement ! Avant de tourner la page, voici deux autres aspects de cette œuvre fabuleuse, le premier, consacré à l’élégance et à la ville de Venise...

                « Si je n'avais jamais vu Venise, j'en rêvais sans cesse, depuis ces vacances de pâques qu'encore enfant j'avais dû y passer, et plus anciennement encore par les gravures  de Titien et les photographies de Giotto que m'avaient jadis données Swann à combray.
La robe que portait Albertine ce soir là,  me semblait comme l'ombre tentatrice de cette invisible Venise... Elle était envahie d'ornementation arabe comme Venise,  comme les palais de Venise dissimulés à la façon des sultanes derrière un voile ajouré de pierres, comme les reliures de la bibliothèque Ambrosienne , comme les colonnes desquelles les oiseaux orientaux qui signifient alternativement la mort et la vie , se répètaient dans le miroitement de l'étoffe, d'un bleu profond qui, au fur et à mesure que mon regard s'y avançait, se changeait en or malléable par ces mêmes transmutations qui, devant la gondole qui s'avance, changent en métal flamboyant l'azur du grand canal. Et les manches étaient doublées d'un rose cerise, qui est si particulièrement vénitien qu'on l'appelle rose tiepolo »

.

 

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Sobibor, la souffrance et l’anorexie

Publié le par Eric Bertrand

            Les médias suivent ces jours-ci le procès de l’un des derniers criminels nazis ayant sévi dans le camp d’extermination de Sobibor. « Sobibor », c’est aussi le nom d’un film de Claude Lanzmann évoquant un cas unique de rébellion de prisonniers juifs contre le système qui visait à les tromper... « Sobibor », c’est aussi le nom d’un bon roman de Jean Molla que je viens de terminer.

            Le livre met en scène une adolescente, Emma, qui, consécutivement à la mort tragique de sa grand-mère, souffre d’anorexie. Mais l’anorexie n’est qu’un masque sordide... A l’occasion de la lecture d’un journal intime qu’elle ouvre de façon fortuite, elle découvre en effet, qu’inconsciemment, elle est rongée par un mal familial, en d’autres termes, elle porte en elle sans le savoir, le spectre des camps d’extermination...

            Ce que l’auteur semble indiquer surtout, à travers « la fable » de l’anorexie, c’est que le corps souffrant de l’adolescente, par sa maigreur, son rachitisme, son immense fragilité, incarne la Souffrance telle qu’elle a été vécue par les victimes du génocide... Quand il se souvient de ses semblables à son arrivée au camp d’Aushwitz, l’écrivain Primo Lévi évoque dans « Si c’est un homme » un défilé de pantins en vêtements rayés...

             J’avais été sensibilisé à cette marque de l’inconscient dans la chair à travers le beau roman de Philippe Grimbert : « un Secret » dans lequel le narrateur explique qu’il n’a pu grandir et se libérer de son corps souffrant qu’au moment où il a connu toute la vérité sur son histoire familiale.

             De la même façon, Emma peut grandir à la fin de « Sobibor ». Elle peut se faire vomir une dernière fois lorsqu’elle a enfin compris que son grand-père était l’un des bourreaux du camp et que, dans ces circonstances, il a rencontré celle qui allait devenir la grand-mère d’Emma, à l’époque jeune et jolie Polonaise, embauchée au service de SS implacables et tout puissants...


 

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