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ecriture et reecriture

Les livres qui disent autrement la douleur (3/3)

Publié le par Eric Bertrand

             Quel beau commentaire... Perturbant aussi ; et tellement émouvant pour moi qui ai produit ce texte en m’adressant à plusieurs types de destinataires, les proches, les nostalgiques des années 70, les fans de Julien, les enfants que nous avons tous été, les adolescents que nous sommes ensuite devenus…
             Emotion de percevoir ce que Béatrice a ressenti à travers ce « talisman » que constitue un texte accompagné de ses chansons et musiques qui ont, comme elle l’analyse très bien, une valeur sacrée. Evidemment, et elle l'a bien compris, ce n'est pas un destin sans écho que j’ai évoqué dans ces pages de vie...
             Il y a des transferts que l'écriture parvient à réaliser et qui permettent en effet de revenir autrement sur des tragédies indicibles... La partie qui inscrit « la résurrection » au creux du texte est en même temps travaillée par la conscience implicite de l’irrémédiable. Quand Guillaume a eu son accident, il n’a pas eu la chance qui m’a été donnée. J’ai écrit ces quelques pages en pensant très fort à lui, comme si j’étais soudain en mesure d’inscrire pour lui, au creux du texte, la possibilité d’un retour à la vie… puis je suis revenu à mon cas personnel.
             A 35 ans d’intervalle, la différence entre l’oncle et le neveu se situe à ce niveau et le livre continue en expliquant comment cette tragédie de mon enfance est devenue la compagne de mon destin au point que j'ai fini par la chérir.

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Les livres qui disent autrement la douleur (2/3)

Publié le par Eric Bertrand

Comme je l’ai annoncé hier, je diffuse aujourd’hui le commentaire de Béatrice, ma sœur, et j’y réagis demain.
 
« J’ai relu avec beaucoup d'émotions "pour y voir clerc"...
Je dois dire aussi que j'ai beaucoup pleuré, avec bien sur le déclencheur de l'accident et de ta lutte à l'hôpital...
J'ai pleuré sur tes souffrances,
et parceque les émotions ne sont que des boomerang vers son propre destin,
j'ai pleuré sur les miennes,
sur l'enfance perdue, sur l'enfant perdu,
j'ai pleuré pour cette époque bénie de l'enfance perdue à jamais, sur l'insouciance et les yeux d'alors cillés sur la souffrance et le sens du destin.
Du haut de mes 8 ans, je n'ai pas compris ta souffrance et l'énormité de l'accident je crois ; j'avais une vision vague de quelque chose de dramatique mais que mon age ne me permettait pas d'appréhender pleinement.
J'ai pleuré sur cette mémoire qui est tienne, et dont je fais partie avec douceur. J'ai pleuré de rage sur la fatalité qui est le maître de ce monde et nul autre.
Et puis j'ai fredonné ces airs gravés dans ma mémoire, qui effectivement nous ont accompagnés par tes soins et ceux de ton lecteur de cassettes !!!
Et toute la délicatesse de ces paroles, la magie de ces mots, le ciselé de ces mélodies me sont réapparues aussi fraîches et aussi mystérieuses qu'au premier jour...
La frustration de ne pas comprendre les mots et le sens de certains couplets.... avant de savoir, bien plus tard, qu'un texte a des portes d'entrée nombreuses et cachées, de comprendre la beauté du rythme et de l'évocation, et de savoir aussi laisser le mystère flotter...
Puis je me suis endormie les yeux gonflés, le coeur lourd, mais avec dans la tête quelques notes de musique rafraîchissante, comme un petit ruisseau de ma tête vers... l'ailleurs ; j'ai toujours pensé que le chant et la musique avaient quelque chose de profondément sacré, quelque chose qui monte, qui va vers le haut, qui ne s'arrête pas, qui poursuit et avance, quelque chose de têtu et d'entêtant ; j'aurais aimé être musicienne...
Alors merci pour ce morceau de ton coeur et de ta tête que tu nous a ouvert, merci pour l'enfance re-partagée 40 ans après, merci pour cette légèreté et cette douceur de l'âme même dans les souvenirs les plus cruels, merci d'être ce que tu es, merci pour ton écriture, n'arrête jamais. »

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Les livres qui disent autrement la douleur (1/3)

Publié le par Eric Bertrand

            Les destinataires de « pour y voir Clerc » sont nombreux, mais au premier chef, puisqu’il s’agit d’une autobigraphie, je m’adresse à mes proches, à ceux notamment qui ont traversé à mes côtés cette période des années 70… Lorsque j’ai écrit ces pages, je pensais bien évidemment à eux, à ce que le destin leur a réservé… à la mort tragique de Guillaume, mon petit neveu, lui aussi victime d’un accident de la route.
            On se souvient, j’ai dédié mon précédent livre le Ponton à Guillaume (qu’on relise l’article « la dédicace » dans ce blog…) Et j’entretiens avec ma sœur, malheureuse victime, une complicité douloureuse à travers ces œuvres qui sont aussi, dans une certaine mesure le masque d’un échange.
            Je publie demain son commentaire sur le livre (et là aussi, qu’on relise son beau témoignage dans ce blog à propos de la lecture du Ponton…) et je le compléterai par une réponse.

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Des précisions

Publié le par Eric Bertrand

             Difficile de tenir une « genèse » quand on veut encore masquer le projet d’écriture. Disons cependant dans un souci de précision et d’élaboration que j’ai bien avancé au cours des dix jours d’arrêt maladie et que mon récit se transforme. 
             Ce qui, au départ, se formulait plutôt comme une analyse prend la tournure d’une histoire à suspense : cela me permet de donner davantage de relief à mon idée de base et à imaginer une situation encore plus surprenante...

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Cheminement du travail d’écriture

Publié le par Eric Bertrand

             J’ai indiqué récemment que j’avais mis en chantier un nouvel ouvrage. En général, je travaille beaucoup à partir de mai-juin, quand la pression baisse dans les établissements. Mais des circonstances malheureuses (une mauvaise chute du haut d’une échelle) m’ont amené à exploiter une période de « temps libre » (dix jours d’arrêt) pour commencer à me pencher plus sérieusement sur le projet. J’ai donc sérieusement repris la plume depuis le 15 janvier et je noircis les pages.
             Mon idée consiste à dresser une image de l’univers du collège et j’ai ces jours-ci occupé ma réflexion à définir le personnage principal. J’ai bien avancé et je m’avance à présent vers la définition d’une intrigue…

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