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civilisation sicilienne

Répétitions des 27 et 28.02 (11/11)

Publié le par Eric Bertrand

« (…) Et moi, c’est encore pire, je suis une fille !... Imaginez l’histoire !... Mettez un jeune Américain à la place de Gilda, un bel Américain, style surfer, sur le ponton, tous les matins !… Eh ben, je l’aurais suivi sans hésiter, moi aussi !... Par amour, je l’aurais suivi !
Francesca : je préfère te savoir avec Salvatore, ma petite Ornella ! Tu es bien mieux avec Salvatore, crois-moi !... Je le connais, c’est un gentil garçon… Ton surfer, laisse-le où il est ! On ne part pas avec le premier venu !
Carolina : on ne part pas ! Surtout si on croit aimer !... C’est le pire des pièges, Gigi ! (…) »
 
              Quand Ornella essaie d’aller dans le sens de Gigi et de Gilda, cela réveille un sursaut d’hystérie chez Caroline. Ce trait la ramène à son histoire personnelle et je demande à Jennifer d’outrancier sa réaction. La référence au « surfer » suscite la jalousie de Salvatore qui ne se cache plus, même devant les Befana.
              Sur la fin de la scène et les dernières répliques, les deux couples sont en miroir. Exercice classique dans les ateliers de théâtre. Je leur demande de l’utiliser pour montrer davantage l’intéraction entre les deux couples et accentuer le conflit entre les générations. Ces adolescents sont en train de rompre avec les usages ancestraux
              Les Befana n’ont plus qu’à causer entre elles, on ne les écoute plus… Gilda impose le signe du départ. Ils sortent. Elles restent là, seules en scène, à tournoyer sur un pas de valse dérisoire.
 
« (…) Carolina : je repose la question : « qui va les surveiller ? ».Il n’arrive rien de bon dans la rue si personne n’est là pour veiller sur vous !... Croyez-moi, les enfants, il est dangereux de quitter le pays des histoires.
Francesca : le pays des grands frères ! 
Carolina : le grand frère monte la garde !
Francesca : le grand frère donne la main !
Carolina : le grand frère va faire les courses !
Francesca : le grand frère aide la mamma quand elle vieillit !
Carolina : le grand frère s’occupe de tout !
Francesca : par conséquent, on reste à la maison ! 
 
Elles empoignent le manche de la carriole et s’en vont en chantant, par provocation, la chanson de « Gigi l’Amoroso » (…) »
In un paese, tutto si deve sapere !
(Photo Nino. Piazza Armerina)
 

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Répétitions des 27 et 28.02 (10/11).

Publié le par Eric Bertrand

Quand les Befana font irruption sur la scène, les adolescents, gênés, se regroupent, à l’exception de Gilda qui perçoit l’agressivité des vieilles Siciliennes. Après une « présentation manquée » et une tentative de conciliation de la part de Gigi, on va inévitablement vers une confrontation.
              Tout, dans le jeu de scène, le déplacement dans l’espace, doit signifier cette confrontation, jusqu’au moment où elle se déclare de façon ouverte sur les thèmes : sédentarité / mouvement, fidélité / liberté, tradition / modernité, devoir / insouciance
 
« (…) Gilda : offensée par la provocation.Alors, remplissez-vous la gorge,  espèces de commères ! Remplissez-vous la gorge !... Vous voulez tout savoir ?...Gigi est amoureux de moi !... Vous voulez tout savoir ?...Il va me rejoindre en Californie… Vous voulez tout savoir ?... Il va bientôt quitter votre Santo Stefano di Camastra, rien que pour moi…
Carolina : elle étouffe, totalement déstabilisée. Gigi, ma Gigi, c’est pas vrai !… Ma Gigi, tu es fou !... Non, Gigi, tu ne peux pas suivre cette fille !... Tu es sicilien, tu dois rester au pays…
Francesca : ça ne se passera certainement pas comme ça, mademoiselle Gilda !... Certainement pas !... Je vous le dis, à vous qui êtes bien trop jeune pour comprendre, les choses ne s’arrangent pas comme ça en Sicile !... Peut-être que cela se pratique de l’autre côté de l’Atlantique, mais ici, non ! Certainement pas ici !
Gigi : et qu’est-ce qui nous en empêcherait, Francesca ?... Tout ça, ce n’est que de l’habitude, de vieux usages mesquins entretenus depuis l’âge de glace par les anciens ! (…) » 
Non disturbare, prego !
(photo Nino, Piazza Armerina)
 

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Répétitions des 27 et 28.02 (9/11)

Publié le par Eric Bertrand

« (…) Gigi : si tu savais l’impression forte que tu m’as faite la première fois ! Tu as fait sauter les ampoules !
Gilda : c’estfou comme le courant passe entre nous, c’est moi ton groupe électrogène.
Salvatore : un vrai coup de foudre !
Ornella : tu crois au coup de foudre, toi ?
Gigi : ton apparition a été un coup de tonnerre !
Salvatore : c’est autre chose qu’un coup de foudre, un soleil qui se cachait derrière les nuages.
Gilda : je sens la brûlure du soleil sur mes cuisses. Peut être que c’est toi qui m’as brûlée.
Gigi : mon cœur est un brasier. Mes doigts sont des tisons.
Ornella : je n’ai jamais osé sortir de chez moi à l’heure de la sieste, quand le soleil tape sur la terre craquelée.
Gigi : la Sicile est une terre craquelée sous le soleil. Mais ton corps est un golfe de fraîcheur.
Salvatore : à l’heure de la sieste, tout le monde est couché et cherche la fraîcheur au fond des chambres.
Ornella : cet après-midi, chiche, je fais le mur et je descends te rejoindre sur la plage. Mes parents n’en sauront rien.
Gilda : viens savourer avec moi les grosses pastèques roses et juteuses qu’on fait exploser sur le sol pour les ouvrir ! (…)
 
              Toute la force de désir accumulée depuis le début de la pièce converge dans cette scène. Impatience de Gilda. Attente de Gigi. Attente frustrée de Tiziana et d’Ornella… Tout est donc réuni pour faire de cette scène le moment d’une apothéose amoureuse. Mais attention ! Il y a nuances dans l’expression amoureuse et c’est ce qui justifie le choix du contrepoint : d’un côté, apothéose de l’indécence, de l’autre, apothéose du sentimentalisme.
              Tout est dans le tremblement des mots et des gestes entre Salvatore et Ornella, et, à la fin seulement, Ornella, toujours plus entreprenante que le maladroit Salvatore (décidément pas à son aise dans « la scène à deux »)* qui entoure son partenaire de ses deux bras.
 
*« (…) Et si, par hasard, il y a une fille sur le ponton, tu en fais ta partenaire, c’est encore mieux !... Tu la fais entrer dans ton jeu. Tu lui donnes la réplique !
Gigi : (plus rationnel) : tu as déjà essayé ?
Salvatore : le monologue, oui ! La scène à deux ou à plusieurs, pas encore ! (…) » (Acte 1, scène 5)
HPIM0980.JPGQuesto pomerigio, ti vengo a trovare...

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Répétitions des 27 et 28.02 (8/11)

Publié le par Eric Bertrand

Pendant la scène de voyeurisme, le groupe des voyeurs se presse et n’en perd pas une. On mettra un banc sur la scène afin qu’ils puissent se dissimuler ou, du moins, se réfugier. Cela n’empêche pas qu’il leur faut réagir pendant la scène.
              Gigi et Gilda s’étreignent et pendant ce temps, les voyeurs réagissent. La version narrative insiste assez bien là-dessus. Chacun a sa manière de suivre la scène. Si elle amuse Salvatore (encore immature), elle trouble profondément Ornella qui anticipe sur la scène à venir.
 
« (…) Des trois filles, seule Ornella intervint.
Depuis le début, elle ne partageait pas l’hilarité de ses comparses. Ils avaient rompu la secrète intimité du bosquet. Ils étaient pourtant bien comme ça, tous les quatre, serrés les uns contre les autres… Tout près de Salvatore, elle s’était sentie troublée. La proximité de son souffle, le contact de son dos (insensiblement, elle se penchait au-dessus de lui, pour mieux voir la scène, pour « laisser de la place » aux autres…). Et puis, même si « c’était mal », elle ne pouvait que savourer la douceur des propos échangés sous leurs yeux. Fascinée par l’érotisme de la scène, elle éprouvait de plus en plus l’envie de s’isoler avec Salvatore et de le prendre dans les bras, de l’étreindre et de l’embrasser… Quel imbécile, celui-là ! Elle lui en voulait de ne pas avoir su profiter, comme elle, de ce bon moment d’intimité. Décidément, il fallait faire quelque chose, tant pis ! (…) »
HPIM0968.JPGStai attenti Salvatore !

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Travail du 6 mars et perturbations diverses

Publié le par Eric Bertrand

Petite parenthèse dans la revue approfondie de la répétition du 28.02 afin de dresser un rapide bilan des deux jours qui viennent de s’écouler. Mardi 6, retour sur la scène du Moulin afin de revenir sur les détails de l’acte 2 qui ont été fixés la semaine dernière. Pas grand-chose à rajouter si ce n’est que, étant donné la présence d’Aurélie (Lauredana), on a insisté particulièrement sur les scènes où elle devait se caler par rapport aux autres.
              Marion (Tiziana) progresse vite, et sa façon de jouer acquiert davantage de relief notamment parce qu’elle maîtrise le texte. En fin de séance, disposant d’une dizaine de minutes supplémentaires, on a repris l’autre grande scène qui réunit Ornella, Tiziana et Lauredana (acte 1). L’alchimie fonctionne entre les trois comédiennes et le fait qu’on ait supprimé la présence de Gilda sur le ponton permet de les installer toutes les trois en avant-scène, et le spectateur est gagnant…
              Dès que j’en finis avec les onze articles sur la répétition du 28, je reviens sur la rencontre avec Arlette et Alain qui a eu lieu mercredi soir et qui avait pour but de finaliser la collaboration : musiciens et comédiens… Vaste question ! Beaucoup de choses à dire notamment au sujet des morceaux de musique, des instruments et de la place des musiciens sur la scène.
               La période qui approche s’annonce mouvementée, d’autant que beaucoup d’entre nous quittent « la Sicile » de notre scène pour s’en aller à l’étranger : Françoise en Angleterre, Matthieu en Allemagne, Alain au Burkina Faso… Sans compter les conseils de classe et les manifestations musicales diverses… Hélène fait sa « Carte blanche » au Moulin à Sons. Je mettrai dès que possible en ligne un planning pour les répétitions à venir ! D’autant que nous avons fixé des dates pour des répétitions qui impliqueront les musiciens.
"Sei tu, Alan, nel nero !"

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