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pedagogie

Réaction dans le monde de l’éducation (2/4)

Publié le par Eric Bertrand

Citation:

Evaluer par compétences ?
L’une des grandes forces de l’enseignement, c’est celle qui consiste à essaimer.
Un professeur qui aime son métier, quand il est à l’œuvre, est « au labour »…
Il fouille, il creuse, il sillonne, puis il récolte et sépare le bon grain de l’ivraie afin de le transmettre aux jeunes esprits dont il a la charge. Ces jeunes esprits qui, pour citer Montaigne, sont comme les abeilles qui « pillottent de çà de là les fleurs pour en faire le miel… savourent le miel à condition qu’ils sachent cultiver en eux le goût de l’épreuve et de l’effort personnel.
Cette vérité applicable à toutes les matières est encore plus évidente pour tout ce qui touche à la littérature (même si au collège on travaille davantage sur le « français », on le fait, comme le préconisent les programmes, à partir de textes ouvertement littéraires…)
Dans les établissements scolaires, l’enseignement du français passe par deux niveaux : celui de la transmission et celui de l’acquisition. Et pour l’élève, (et ses parents…) ce qui importe alors concerne avant tout l’évaluation.

Très bien dit, très bien résumé. C'est un excellent avant propos. Je n'aurais jamais dit mieux... Tellement excellent qu'on voit qu'on verse là dans "l'idéal". Et tu sais combien il faut que l'on louvoie sans cesse entre nos idéaux et le rappel parfois brutal de la réalité. Ne la perds pas trop de vue elle non plus car sinon, gare à la déception !
Bien sûr, j'aime ton discours de passionné et IL FAUT qu'on se raccroche à ce discours-là. Sans espoir, sans rêve, sans idéal, pas de vie... mais sous le ciel, il ne faut jamais oublier qu'il y a la Terre, parfois rocailleuse, parfois bleu tendre.

 

 

Citation:

A l’issue d’une séquence pédagogique, il sait qu’il doit être évalué à partir de ce qu’il a compris et retenu. Moment délicat qui fait intervenir un faisceau complexe de compétences : différents critères entrent en effet en ligne de compte en fonction de l’exercice, du type de support, de la densité de la matière communiquée, du niveau de la classe, de la relation que l’enseignant crée en cours dans la durée de l’année scolaire… Autant de données difficilement quantifiables !
On est on ne peut plus d'accord. D'autant qu'en français on se pose beaucoup de questions, que l'on se remet beaucoup en question, nous, nos cours et nos évaluations. Difficulté qui se voit également lors des harmonisations... les études qui nous ont vues à l'œuvre sont édifiantes

Citation:

Et voilà qu’on nous demande de programmer, comme en commission de jury, un ensemble de compétences…

C'est là qu'on commence à avoir un point de vue légèrement différent. J'aurais plus vu ce "maillage", pour reprendre tes termes si bien choisis, comme un programme chiffré, quantifié. Or, les programmes, on sait les gérer et on craint même toujours un peu leur disparition (cf la disparition des Accompagnements).

 

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Réaction dans le monde de l’éducation (1/4)

Publié le par Eric Bertrand

         Il y a de cela quelques jours, je mettais en ligne un article relatif aux difficultés ressenties dans l’exercice de l’enseignement du français au collège et au lycée. Cet article déclenche quelques réactions intéressantes que je mets en ligne pour ceux des lecteurs qui ont manifesté leur intérêt au sujet de cette interrogation. Témoin cette réaction que je propose en quatre articles parce qu’elle a notamment le mérite de « décortiquer » certains passages.

 

Bonjour à tous, on parle de plus en plus de compétences... De mises en commun d'un socle... Certains collègues sont désignés pour réfléchir à la mise en place de ces compétences pour la discipline... Cela a généré chez moi une réflexion que je vous livre ce matin. Bien cordialement


Bonjour Sheumas, ravi de te relire.
Je t'ai lu quelques heures après que tu aies posté ton sujet. Je n'ai pas pu y répondre à cause de mon état de santé mais du moins ai-je pu y réfléchir.
Je ne me suis encore jamais inscrit dans une commission ou groupe de réflexion autour de cette question pourtant si passionnante. Il m'est donc très difficile d'y voir très clair et je n'ai pas l'impression que ma réflexion, impulsée par toi, soit brillante.

Merci d'avoir mis là tes réflexions, ça va me permettre d'en discuter et d'ouvrir le débat.

A suivre demain.

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Retour à Compostelle...

Publié le par Eric Bertrand

         En parallèle à mes activités d’écriture théâtrale, je mène avec d’autres collègues des projets différents qui ont été déjà abordés dans ce blog. La logique pédagogique implique de travailler ces projets que l’institutition nomme « IDD » (Itinéraire DE Découverte) au cours de deux sessions.

         A chaque session, nous changeons d’élèves, mais le support reste le même. Il s’agit donc, pour ce qui concerne cette année, des projets Simenon et « les Chemins de Compostelle ».

          La sortie à Aulnay et Saint Jean d’Angély (étape importante sur le chemin de Compostelle) a donc eu lieu comme prévu avec le nouveau groupe lundi dernier, 16 février, sous un beau et froid soleil.

          Nous avons pu, mon collègue et moi compléter le dossier et ramener un film et de nouvelles images fixes que je viens d’héberger sur mon blog voyage : pour les voir, cliquez sur le lien puis allez dans album photos et « Aulnay2 ».

 

http://highlandecosse.uniterre.com/

 

 

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Vendredi de la vie sauvage : « la harpe éolienne de Robinson »...

Publié le par Eric Bertrand

               Voici comme indiqué hier l’extrait de Vendredi ou la vie sauvage où Tournier donne une belle leçon de langage. Au passage, je donne à l’article un titre métaphorique inspiré par une réflexion menée en cours, et qui m’a amené à rappeler aux élèves que l’essentiel du message de Vendredi est de nature artistique, poésie et musique comme la harpe éolienne qu’il se fabrique avec les cornes et la peau du grand belier qu’il a mis à mort. 

Au cours des années qui avaient précédé l'explo­sion et la destruction de l'ile civilisée, Robinson s'était efforcé d'apprendre l'anglais à Vendredi. Sa méthode était simple. I1 lui montrait une margue­rite, et il lui disait :

- Marguerite.

Et Vendredi répétait : - Marguerite.

Et Robinson corrigeait sa prononciation defec­tueuse aussi souvent qu'il Ie fallait. Ensuite, il lui montrait un chevreau, un couteau, un perroquet, un rayon de soleil, un fromage, une loupe, une source, en prononçant lentement :

- Chevreau, couteau, perroquet, soleil, fromage, loupe, source.

Et Vendredi répétait après lui, et répétait aussi longtemps que le mot ne se formait pas correctement dans sa bouche.

Lorsque la catastrophe s'était produite, Vendredi savait depuis longtemps assez d'anglais pour comprendre les ordres que lui donnait Robinson

et nommer tous les objets utiles qui les entouraient. Un jour cependant, Vendredi montra à Robinson une tache blanche qui palpitait dans l'herbe, et il lui dit :

- Marguerite.

- Qui, répondit Robinson, c'est une marguerite.

Mais à peine avait-il prononcé ces mots que la marguerite battait des ailes et s'envolait.

- Tu vois, dit-il aussitot, nous nous sommes trompés. Ce n'était pas une marguerite, c'était un papillon.

- Un papillon blanc, retorqua Vendredi, c'est une marguerite qui vole.

Avant la catastrophe, quand il était le maitre de l'ile et de Vendredi, Robinson se serait fâché. 11 aurait oblige Vendredi à reconnaitre qu'une fleur est une fleur, et un papillon un papillon. Mais là, il se tut et réfléchit. Plus tard, Vendredi et lui se promenaient sur la plage. Le ciel était bleu, sans nuages, mais comme il était encore très matin, on voyait Ie disque blanc de la lune à l'ouest. Vendredi qui ramassait des coquillages montra à Robinson un petit galet qui faisait une tache blanche et ronde sur Ie sable pur et propre. Alors, il leva la main vers la lune et dit à Robinson:

- Ecoute-moi. Est-ce que la lune est Ie galet du ciel, ou est-ce ce petit galet qui est la lune du sable ?”

Waters of Westerdale.

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Elèves de Vendredi le sauvage...

Publié le par Eric Bertrand

               Dans le prolongement de l’article d’hier et l’anticipation de celui de demain, je reviens sur la question de la métaphore... J’ai consacré une série d’articles au livre de Tournier « Vendredi ou la vie sauvage » en insistant notamment sur l’intérêt de la culture de Vendredi qui finit par apprendre des choses à Robinson.

               Parmi ses enseignements, il y a une certaine vision du monde qui montre bien aux élèves comment fonctionne une métaphore ou une comparaison.

               A l’école de Vendredi, l’élève est docile, il consent à écouter ce maître qui aime avant tout les jeux et qui sait s’amuser beaucoup plus que le sérieux Robinson avec le monde et les mots qui l’entourent…

               De là à redonner du sens à la poésie, voilà tout l’enjeu… Témoin cet extrait promis pour demain !



Moulin à Westerdale... Caithness.

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