La tavola diventa il mare.
La scène 5 de l’acte 1, celle des deux garçons. Elle est composée de quatre moments, la chaleur écrasante (somnolence de Gigi), la proposition de Salvatore d’aller au
ponton (vaine agitation pour persuader Gigi), l’apparition coup de fouet de Gilda et l’excitation de Gigi.
Autour de cette excitation, je propose à Gigi de matérialiser
davantage son énergie. Au lieu de rester assis, il empoigne la table et la secoue quand il parle de « ring ». La table devient le ponton (elle l’était déjà devenue
lorsque Salvatore faisait son cinéma dessus !) : il s’accroupit, agite le gant que Gilda lui a envoyé, hallucine, les yeux fixés à l’horizon comme face à la surface de la
mer.
« … Gigi : si ça pouvait les décoincer ces trois là, je
te jure !... Ca pourrait être amusant de les mettre à l’épreuve dans un espace clos ! Trois tigresses en haut d’un ring !
Salvatore : drôles de tigresses ! C’est à croire qu’on
leur a coupé les griffes et mis la muselière, tant elles sont sages !... D’autres spécimens sont arrivés !... Des panthères suédoises, anglaises, allemandes… Le camping, c’est la
jungle… »