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La chair au pinceau et au peigne fin

Publié le par Eric Bertrand

           « La chair est triste ! » scandait Mallarmé. Armé de pinceaux et de couleurs, je trouve que nul n'excelle davantage que les peintres pour dire la splendeur plastique de la chair. Mettez le nez sur l'odalisque d'Ingres ou sur les rougeurs de Boucher.
            Rendre la palpitation de la peau à partir d'un applat de couleurs, quel pari ! A moins que le pinceau et la couleur ne soient, comme le stylo et l'encre, que les organes de perception des artistes. « Ce qu'il y a de plus profond chez l'homme, c'est la peau » affirmait Valéry. C'est en regardant les peintures d'Ingres que ce paradoxe me paraît directement compréhensible.
            Tout n'est pas parfait cependant du point de vue de la représentation ! Est-ce une marque de débordement érotique chez le peintre ? On constate en effet que le volume de chair déborde le modèle, et c'est une constante chez Ingres ! Longueur de dos démesuré, sein enkisté pour faire valoir la rondeur, cou musclé de camionneuse, trapèze de nageuse... « Oreiller de chair fraiche » écrivait Baudelaire dans « les Phares ». Il y a sans doute dans le trait des Rubens, Fragonard et des autres un retentissement accoustique du désir mais elles s'écrivent autrement.

 

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F
J'aime  !!!!!!!<br /> et encore une fois,<br /> j'aime tout, dans ce nouvel " opus " de ta composition ;<br /> Tout y est pour me plaire !<br /> et merci de ce clin d'oeil que tu fais à l'art des peintres;<br /> "érotiques " et " féminins "<br /> ( ce qui n'empêchait et n'empêche toujours pas , heureusement,  ces<br /> artistes d'être amoureux des femmes  .........<br /> ( même si, parfois, il y a dérive; ce qui est déplorable et est un<br /> dommage pour les beaux sentiments de ces messieurs! )<br /> J'arrête ........et te dis bonne journée !
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B
Pour moi, il y a trois choses profondément mystérieuses dans la peinture : représenter la chair, représenter la lumière, représenter la transparence,les trois étant bien sur intimement liées...peut être, dans une autre vie, devrai-je être peintre... pour comprendre ou simplement écouter mes mains...
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J
Merci d'illustrer ce bel article sur la représentation de la chair avec l'une de mes réalisations ! Je présice qu'ici la technique employée est l'utilisation de pastels gras !C'est vrai que l'appréhension des tableaux et de la pensée d'un peintre n'est pas chose facile et lorsque l'on est dans un musée, ces subtilités là n'apparaissent pas toujours. Etre confronté à l'oeuvre est important et c'est souvent un moment fort qui laisse dans voix, mais il y a un moment où l'esprit ne peut supporter tant de beauté et c'est alors le syndrôme de Stendhal qui frappe l'esprit ! J'aime cette idée !
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