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La journée de la jupe (4/4)

Publié le par Eric Bertrand

             Pendant le cours, l’enseignant est comme Job. Il consent à se laisser déposséder de ses richesses (intérieures !) pour les achalander souvent dans le souk de la vulgarité ou de l’indifférence. A la différence de la professeur du film, il ne saisit jamais un flingue et livre inlassablement le même combat au nom de cette richesse qu’il veut transmettre à tout prix. D’ailleurs, quand elle a la situation en main, la première chose que la prof veut faire apprendre et répéter au caïd, c’est le nom de Molière !  

              Car c’est un fait, l’élève qui n’a pas envie d’apprendre n’apprendra pas. Bien au contraire, il se bute et, entre les deux directions devant lesquelles hésite l’âne de Buridan, contrairement à l’âne, il n’aura pas de mal à choisir la voie du refus. C’est celle dont il sait pertinemment qu’elle le mènera à une victoire sur le système qui assurera davantage son rang de caïd.

              Le proviseur le dit clairement aux journalistes dans le film : « nous n’avons aucun moyen de pression sur ces élèves. » Les élèves sont là, bons ou mauvais plants à chauffer au coin des radiateurs ou sur un coin de pelouse... Ils sont là, ils viennent, ils ne viennent pas, ils travaillent, ne travaillent pas, de toute manière, le passage en classe supérieure est un acquis, la scolarisation est obligatoire et puis le bac est accordé à 100% d’une classe d’âge... C’est un projet politique récemment étendu au niveau de la licence : 70% de réussite d’une classe d’âge !...

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J
La prof qui peut (enfin) faire cours grâce à un flingue !Et c'est efficace ! Grandiose !Pas du tout qu'il faille armer les profs.Mais que seraient ces pauvres flics et gendarmes, sans leurs flingues, leurs "interpellations", leurs PVs, leurs "rébellions", leurs "refus d'obtempérer"...A poil, comme les profs.Où est la vraie force ?
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B
au moment ou tout le monde chipote sur les programmes, les horaires ou les effectifs... les vrais problèmes sont ils clairement mis sur la table ; il semble qu'il y ait comme toujours langue de bois, faux semblants et refus du réel... ????
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J
Excellente chronique, confortée par une affaire dont la radio s'est fait l'écho ce matin. En effet, un instituteur a subi 9 h de garde à vue et a été suspendu de ses fonctions par le rectorat, suite à la plainte déposée par les parents d'un de ses élèves de CM1. Cet instituteur, sur le ton de la plaisanterie, et afin de faire cesser l'élève dans ses agissements plus que douteux (il montrait régulièrement ses parties sexuelles à ses camarades de classe) aurait manacé de couper tout ce qui dépasse avec un cuter dont il s'était muni... si les faits et circonstances s'avèrent exacts, je suis consternée... il va falloir que je fasse attention, moi qui manie régulièrement l'arme de la plaisanterie !!!!!
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