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Réaction dans le monde de l’éducation (4/4)

Publié le par Eric Bertrand

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Certes, je ne nie pas le bien fondé de la maîtrise de tel ou tel outil, qu’on additionne commodément à tel autre… Certes, je ne nie pas la commodité du repérage mécanique de certaines lacunes… Mais, tout compte fait, jusqu’où la somme de ces petits chiffres pourra-t-elle élever l’esprit de l’élève ?

Arf ! j'ai failli oublier cet aspect là de ta réflexion ! OUI ! Tu as raison, les parents, les élèves voient trop les notes et pas assez ce qu'ils devraient retenir derrière.
Je suis toujours impressionné par les élèves qui, en fin d'année me reprochent, par exemple, de leur avoir mis un 4 dans l'année mais qui aux questions "c'était sur quoi ?" ne sont pas capables de le dire. "Et qu'as-tu retenu de la correction ? " ; "Ce 4, il t'a amené à conclure quoi ? il t'a amené à changer quoi ? Quelles ont été tes réactions après l'avoir reçu ?"... pas de réponse. "Pourquoi t'ai-je mis 4 ?"... la réponse est souvent très décevante dans le style "parce que je n'ai pas mis les alinéas"... 16 points d'alinéas, je ne me savais pas aussi vache ! Ils oublient qu'ils doivent se former, c'est naturel... mais leur apprend-on jamais, finalement, ce qu'est une note, sa fonction ? Leur rappelle-t-on que l'essentiel, c'est ce qu'ils apprennent derrière ? Pas sûr.
Ensuite on peut se rassurer : "qu'est-ce que je t'ai appris par exemple dans l'année ?". La réponse est souvent difficile à formuler, parce qu'elle est complexe, parce qu'elle est chargée d'émotion, parce qu'elle doit résumer. MAIS il y a des réponses ! Et c'est essentiel !
Evidemment, je te rejoins... j'espère que dans 10 ans, il aura retenu des éléments allant dans le sens de la réponse à cette dernière question... et non pas le 4 !!!

Citation:

Et dans ce scénario du calcul, le bon professeur n’est-il plus qu’un froid technicien, un rentable évaluateur d’items ? Et dans ce sens, devient-il plus « fréquentable » par des parents d’élèves qui, enfin, ne l’identifient plus comme « un original », un « intellectuel », « un poète »… mais comme un dévoué fonctionnaire, pélican à l’estomac presque vide, mais au poil lisse ! Si je dis que nous sommes les deux selon les cas et selon qui nous perçoit... est-ce cela qu'on appelle schizophrénie ? Ou est-ce de l'omnipotence... ? (qui vient du mot potence comme nous le savons tous... !)

Voilà, désolé pour les fautes s'il y en a, désolé de ne pas être plus clair, désolé de ne pas être mieux organisé dans ma réflexion, désolé de ne pas pouvoir développer plus. Je commence à ne plus pouvoir taper, je dois donc m'arrêter. Je crois néanmoins que j'ai mis là l'essentiel de mes réflexions. S'il y a des compléments, des clarifications ou des précisions à apporter, je le ferai volontiers plus tard.

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J
Voilà une réflexion valable également pour le lycée (comme le dit Francis d'ailleurs). Pour preuve : mes copies de bac blanc rendues lundi dernier à l'issue des vacances d'hiver. Après bien des précautions langagières, pour prendre en compte les sucseptibilités et les déceptions de l'ensemble de la classe (les résultats étant particulièrement mauvais), j'ai rendu les copies. J'ai alors passé deux heures d'une grande solitude intellectuelle à corriger quasiment seule l'épreuve et à gérer les humeurs (mauvaises) de chacun ! Un élève a même pris la porte de son propre chef, tellement il était humilié par une note dont il ne retenait que le résultat affligeant !!! Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé deux heures durant de leur dire que c'est le chemin qui reste à accomplir par chacun d'eux qui compte, que c'est de comprendre pourquoi leur copie est éloignée de ce que doit en attendre le correcteur qui prime et leur permettra d'atteindre cette marche pour l'instant inaccessible...
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F
J'ai vraiment apprécié ces articles qui vont au fond des choses ! ils posent véritablement le sens du travail(ou de la mission) d'enseigner et (le plaisir ou le devoir )d'apprendre. Et par rapport au 4! Le fameux 4 qui poserait les compétences ou les erreurs ou encore les fautes plus que les réussites, ne vient-il pas figer pour un long moment l'échec de l'élève . Et comme on n'a pas appris à distinguer la note pour le travail et la considération de la personne, l'élève est blessé en tant que personne pour un long moment comme est fier l'élève qui se regarde dans les yeux des autres quand il a eu une bonne note. Des expériences ont même été réalisées et le fait de stigmatiser des mauvais élèves comme bons produit des résultats surprenants.   Tu as raison, la note est vécue pour elle seule, dans la valeur de son chiffre sans correspondance avec ce qu'elle sous tend. Adieu compétences et le chemin est doublement long alors pour redonner de l'appétit à l'élève à qui on a fait comprendre qu'il mangeait mal.  Le professeur est schizophrène dans ses rôles de formateur et d'évaluateur MAIS le collégien ET le lycéen sont  nécessairement aussi schizophrènes pour pouvoir garder une bonne image de soi. A moi aussi il m'est arrivé d'avoir 6 et après coup je dois dire que je n'avais rien compris; le professeur avait peut-être réexpliqué(mais j'en doute)mais avais-je entendu, fixé que j'étais sur la note ?  Des commentaires et des explications inaccessibles? Peut-être qu'une bonne lecture des textes aurait rendu plus pénétrables les écrits proposés ! Enfin tu étais peut-être fatigué mais quelle profondeur dans les propos!
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