« Merci pour cette soirée magnifique. C'est une réussite totale. J'ai particulièrement aimé les sorcières, leurs danses, leur humour. J'ai adoré la musique et
la voix
émouvante de Fanny Martinet.
Les apparitions de l Ecossais parlant le gaélique donnaient la chair de
poule. Il y avait comme une sorte d'envoutement flottant dans l'air à
ce moment là. J'ai beaucoup aimé le décor avec la mer
qui apparaissait parfois sur le corps des acteurs. Félicitations à vous tous qui
avez fourni un travail considérable pour arriver à ce résultat. Mon
seul regret est qu'il n'y aura que deux représentations, et votre
spectacle mériterait vraiment d'être découvert.
A bientôt et encore BRAVO ! »
Je commence cette rubrique par ce beau commentaire écrit que j’ai reçu
hier, sur mon mail. J’en rapporte d’autres, reçus oralement. Sans doute en mettrai-je de nouveaux. C’est intéressant, à ce stade du travail, de noter le ressenti de ceux pour qui
nous travaillons dans l’ombre depuis tant de mois…
"Très fluide. Très bien joué. Complexe. Incompréhensible. Tortueux. Envoûtant. Désopilant. Impressionnant.
Intéressant. Energique. Rythmé..." Voilà quelques réactions prises à chaud dans le public. Quant aux nuances, nous avons recueilli différents échos. Conversation intéressante
entre deux groupes opposés : ceux qui trouvaient que, dans ce spectacle, on rentrait progressivement dans la machination et le théâtre dans le théâtre, et ceux qui avouaient
qu’ils avaient lâché prise à cause de la complexité de l’intrigue. Mais ceux-là annoncent qu’ils vont revenir pour mieux saisir les fils de l’intrigue et de l’interprétation car,
comme je l’ai déjà dit ailleurs dans ce blog, l’un des aspects du travail de la mise en scène consistait aussi à faire deviner (par le jeu des acteurs) les éléments du dénouement.
Je le dis encore pour ceux qui veulent revenir, observez bien Lou et Ronald, ils envoient constamment des signes
pour le dénouement. Ils tiennent intensément leur jeu… C’est sur cette intensité qu’est revenu l’un des collègues, passionné par le théâtre. Depuis le début, il a aimé la pièce
(il a assisté à d’autres répétitions courant février) Son point de vue est juste : une telle pièce aurait été encore plus intense dans un espace très réduit, propice à une atmosphère pesante
et soulignant davantage l’intimisme de la situation : comme dit l’une des sorcières, c’est une pièce qui montre « ce qui se passe sous les cœurs ».
Opinion avisée mais, en même temps, utopie, car c’eût été gommer la présence des musiciens. Ce serait presque une
autre pièce qui se jouerait alors ; dans ce huis clos étouffant propice aux machinations de Ronald. L’espace du Moulin à sons, beaucoup plus petit, va-t-il réaliser ce
compromis…
Between the stage and the light...