Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Johnny, c’est l’homme et nous autres hommes chantons tous une chanson de Johnny Hallyday… « All the world is a song and all the men and women merely singers”

Publié le par Eric Bertrand

Dans la vie d’un homme, d’abord il y a des cris. Des cris comme ceux de la chanson que lui a écrite Françoise Sagan, « les premiers cris », ou comme ceux de la bête de scène hurlant dans l’arène, « Que je t’aime », ou « La musique que j’aime »… Tellement d’autres encore… Au point de susciter l’agacement : « qu’est-ce qu’il peut gueuler, ce Johnny ! » Les partisans de la chanson paisible et d’un certain répertoire « anti yéyé » l’ont maudit, rabaissé, provoqué : « Quoi, ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »

    Et pourtant, personne ne peut rester insensible à Johnny parce que, dans l’immense organisme de ses chansons, s’agite et s’exprime une humanité presque dérangeante. Si, comme disait l’autre, « la vie est un théâtre », avec Johnny, on peut affirmer que la vie est une chanson, un drame en sept âges et « jusqu’à la dernière syllabe du temps ».

    Alors, lever de rideau sur « La Vie d’un homme »… « Le premier cri que j’ai poussé, c’était le cri d’un nouveau-né… », « Je suis né dans la rue », « Pour moi la vie va commencer »… Et en avant ! « Johnny Rider », « Je roule en tête et la bande me suit »… Surtout ne pas « oublier de vivre ». « Vivre pour le meilleur », « Allumer le feu », « retenir la nuit », dans les « cheveux qui s’étalent, comme un soleil d’été ». Etre comme Diégo, « libre dans sa tête », « essayer, tous les grands mots, amour et paix… ».

    Sentir malgré tout, les signes d’une défaillance : être comme le chanteur « abandonné, oui, abandonné »…Se redresser toujours, avoir « quelque chose de Tennessee »… Tenir le volant, coûte que coûte, comme dans un clip, au grand projecteur de la scène. « Chaque homme joue son rôle »… Enfiler un blouson, sortir une cigarette.  Visage crispé, tendu. « Il neige sur Nashville »… Et peu à peu, l’horizon devient flou, « le masque tombe », Croiser des visages, marcher tout au long d’une route hasardeuse, gratter sa guitare ou gratter sa plume, « aimer vivre », retrouver des « souvenirs, souvenirs ». La voix vibre, les muscles tressaillent, le cœur palpite, « ainsi disparut Tennessee ».

    « Hommes faibles et merveilleux qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu… » C’est un vagabond rebelle et blessé qui tourne alors le dos. Il a repris sa route, cette route longue et aventureuse mais même pas 66, jusqu’aux « Portes du Pénitencier ». Le cheveu a commencé à grisonner, « Cadillac, il était comme moi »… Et Cadillac avance lentement. S’écarte malgré tout de la terre sacrée de la « Monument Valley ». « Ici la terre est rouge… J’en ai vu des soleils se lever par milliers »

    Il lève doucement les yeux, il a le panache et l’audace de regarder là-haut, bien au-dessus du « Mirador ». « C’est la nuit dans le quartier des fous. Les matons ont tiré les verrous. »… Et puis enfin, il tombe à genoux : « Jamais, devant personne, je n’ai mis un genou par terre pour supplier… ». L’asphalte brille encore, « dessine sous son corps des montagnes, des forêts et des îles au trésor ». Une dernière fois, il trouve la force de crier, de crier sa rage. Ange maudit, il défie le ciel : « Prends ma vie !... Pour sauver mon amour, je n’ai rien à t’offrir d’autre ».

 

Johnny Halliday

Commenter cet article
B
je l'attendais cet hommage ; Merci, magnifique.<br /> Johnny nous manque déjà ; mais quel bel héritage !!! il vivra longtemps encore dans nos oreilles...
Répondre