Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Du bal des têtes aux masques

Publié le par Eric Bertrand

                J’avais consacré dans ce blog une série d’articles aux fameux « bal des têtes » de la Recherche du Temps perdu dans lequel Proust examine les « dégats » que le Temps a opérés sur les visages de ceux qu’il a connus bien des années plus tôt.

                J’y ai repensé en relisant cette nouvelle de Maupassant intitulée « le masque » qu’on trouve dans le recueil « l’Inutile beauté ». Il raconte l’histoire incroyable de cet individu, forcené des bals, qui danse obstinément « jusqu’au bout de la nuit » avec cet éternel sourire et l’aisance d’une « mécanique » parfaitement rôdée.

                Mais un soir, il s’effondre sur la piste de danse et le docteur qui vient le secourir s’aperçoit que le danseur porte une combinaison intégrale qui lui colle à la peau, au visage, au cou, dissimulant soigneusement « l’envers du décor »... Car, en coulisses, sous le collant fringant et éternellement souriant, c’est le naufrage d’un octogénaire qui ne veut pas raccrocher les gants du galant.

 

Meditation-over-Highland-games.jpg

 

Voir les commentaires

De la parure aux bijoux, un cheminement inverse

Publié le par Eric Bertrand

               La notoriété de ce conte de Maupassant intitulé « la Parure » n’est plus à faire et le lecteur (ou le spectateur) se souvient probablement de cette histoire atroce et cruelle d’une femme qui, pour briller dans un bal, avait demandé à son amie de lui prêter un beau bijou qu’elle a malencontreusement perdu.

               Alors commence le long et patient combat de la malheureuse pour rembourser « la parure » jusqu’au jour où, à bout de force, elle apprend que la parure était fausse. Dans le conte « les bijoux » (extrait du recueil « Clair de lune ») c’est le contraire. Un mari considère comme un caprice léger de sa femme la quantité de bijoux fantaisie qu’elle accumule dans son existence. Jusqu’au jour où, après son décès, il décide de revendre « les breloques ».

                Après expertise, il découvre que tout ce toc vaut de l’or et que sa femme a reçu en cadeau, probablement d’un amant pâmé, cette parure sans cesse régénérée !

 

Mey-gardens.jpg

Voir les commentaires

Moments de révélation d'enfance

Publié le par Eric Bertrand

            Certains textes littéraires ont une force brute. Ils vont, en quelques lignes, à l’essentiel. Ils constituent des fables implacables sur ce que Cesare Pavese appelle « le métier de vivre ».

            Ainsi Leiris dans l’Age d’homme, raconte comment, à 7 ans, il a découvert la perfidie des adultes lors d’une opération des végétations, pratiquée sans anesthésie par le médecin de la famille qui, en accord avec la mère de l’enfant, avait prétendu, avant de couper à vif, qu’ils allaient « jouer à la cuisine ».  Leiris explique, à travers cette anecdote à valeur de véritable apologue, comment il a appris à se méfier, comment il a compris que le monde était « plein de chausse-trappes » et qu’il n’était sur terre que pour devenir chair à souffrance...

              Ainsi également le conte de Maupassant, « Garçon, un bock ! », où l’on entend la voix d’un enfant, qui, le jour de ses 13 ans, petit bonhomme gai et fantasque, découvre la méchanceté à l’état brut à travers une violente scène de dispute entre ses parents qu’il croyait unis et tendres...

 

Eté 2010 (207) [1600x1200]

Voir les commentaires

Distribution et organisation de l’adaptation « Gulliver »

Publié le par Eric Bertrand

                Je ne résiste pas à proposer au lecteur en prolongement à l’article d’hier « la distribution » des scènes et des personnages de « mon Gulliver » afin de lui donner une petite idée de la façon dont j’ai traité l’histoire de Swift.

                Il est évident que cette proposition est adaptée à nos conditions de jeu avec un groupe classe pour lequel il faut fournir des rôles adaptés. Il va de soi que tout cela est modulable.

 

Scène 1 : (salle de dessin) sur la place publique, cinq Lilliputiens dont un froussard.

Scène 2 : (salle de SVT) sur la plage, quatre Lilliputiens « qui n’aiment pas les étrangers ».

Scène 3 : (salle d’anglais) trois « sages » qui examinent le géant.

Scène 4 : (salle de géo) cinq chefs cuisiniers chargés de « requinquer » le géant puis trois marchands qui essaient de tirer profit de l’opportunité.

Scène 5 : (salle de maths) trois juges et trois Gulliver qui expliquent les usages de leur pays.

                 Premier problème écarté donc puisque « l’effectif » est au complet. Cela va maintenant dépendre de l’engagement de nos comédiens, ce qui est aussi une autre paire de manches !

 

studio 9721 [1600x1200]

Voir les commentaires

« Les Voyages de Gulliver : l’adaptation théâtrale d’un conte philosophique pour enfants

Publié le par Eric Bertrand

Dans les moments de creux du salon, pour les élèves de l’atelier théâtre, j’ai terminé la correction de l’adaptation scénique des « Voyages de Gulliver »... Un sérieux défi que je m’étais lancé étant donné que, comme chaque année, en matière de  théâtre, je suis talonné par le temps. Il me faut en effet mettre le texte à disposition dés la rentrée de janvier afin que le travail de distribution, de mise en scène et de mise en voix puisse commencer avec notre metteur en scène associée.

              J’ai finalement orienté cette pièce du côté philosophique, mais une philosophie « en liberté », afin que le message passe le mieux possible auprès des élèves de sixièmes. A travers un total de six scènes de natures très variées, c’est un portrait de l’homme qui est proposé, à la fois dans ses défauts, ses qualités et ses aspirations. D’autres « thèmes philosophiques » sont également au centre de la pièce : la différence, la volonté de puissance, l’argent, la nation, la politique, la nature, la confrontation avec autrui, le langage...

               C’est aussi l’occasion de montrer que si l’œuvre de Swift véhicule les préoccupations du XVIII° siècle (voyages, économie, esclavage, définition de l’humain), elle touche en même temps à des thèmes très modernes et permet à des jeunes esprits de comprendre un peu ce que c’est que « philosopher ». A l’heure où les programmes éducatifs songent à faire entrer l’enseignement de la philosophie en classe de seconde, on comprend qu’il n’est jamais trop tôt pour commencer ! 

 

salon la Rochelle (7) [1600x1200] 

 

Voir les commentaires