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« Tartuffe » à la Coursive : un dévot dans le manoir de Rebecca de Winter(5/5)

Publié le par Eric Bertrand

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            Le diable a pris le contrôle. Il sait tout de chacun. Dans son grand habit noir, crâne chauve, épaules carrées, souvent de dos, Eric Lacascade dans le rôle de Tartuffe a des airs de Méphistophélès. Les petites lumières rouges de sa chapelle s’insinuent dans l’espace comme les flammes de l’enfer. Avant Lacascade, Ariane Mnouchkine avait insisté sur les dangers de toute forme d’intégrisme. Tartuffe se sent si impeccable dans son costume rigide qu’il court faire son rapport au roi...

             Facteur aggravant, il a en effet trouvé chez Orgon des papiers compromettants indiquant que ce dernier a, par amitié, couvert la fuite d’un « criminel d’état ». Tartuffe revient en maitre absolu, flanqué d’un exempt aux airs de toréador, costume blanc, qui portera l’estocade : deus ex macchina ! Ou happy end... On est chez Molière, les choses finissent toujours par s’arranger. Mais on a eu chaud, et derrière la famille recomposée, réunie, heureuse, riant de toutes ses dents, le mari sans doute trompé, la grand-mère détraquée, la fille et son fiancé du moment, la servante qui monte en grade, se tient la grande silhouette du condamné dont le visage, comme sur un gibet, disparait dans un sac.

 

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