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Répétition du 20.03 (2/2) : « Poulailler song » !

Publié le par Eric Bertrand

              L’un des bons moments de la répétition du 20, c’est celui où l’on cherchait à donner du relief aux personnages de Tiziana et de Lauredana. Je sentais qu’il y avait une potentialité dans le discours que tient Lauredana au moment où elle parle avec Tiziana, dans la scène 2. C’est une commère, une authentique commère, digne héritière de ces femmes en noir qu’on voit assises sur les bancs en Sicile. Ce qui l’anime, c’est surtout la volonté de médire. D’ailleurs, de tous les personnages, c’est la seule qui résiste à l’épreuve du ponton. Elle ne change pas, elle se « fossilise ».
              Pour outrer ce trait de caractère, sa capacité à glousser, je demande à Aurélie, toujours très réceptive, d’accentuer le geste de son bras, d’aller jusqu’au battement systématique, à la façon dont un poulet battrait des ailes, de reserrer la bouche un peu « cul de poule », bref d’aller vers la volaille. Je pense à ce moment à la chanson de Souchon : « Poulailler song », « la volaille qui fait l’opinion » : Tiziana doit exécuter aux côtés de sa comparse le même type de rituel. Elles sont dindes toutes les deux. Elles ont du plumage qu’elles ébouriffent quand elles sont en colère, un peu plus loin dans la scène.
              Marion et Aurélie travaillent de façon très complémentaire, elles maîtrisent parfaitement le texte et la scène a gagné en vigueur…
 
«  (…) Ornella : n’exagérez pas toutes les deux ! On dirait que vous êtes des saintes à la procession ! Elle ne fait de mal à personne après tout ! Et puis… (Elle montre l’horizon d’un geste évasif) c’est au large !... Pas sur la plage !
Tiziana : certainement, oui !... Ça commence sur les planches d’un ponton et on sait pas où ça va s’arrêter !
Lauredana : ça, tu l’as dit ! Ça peut vite dégénérer… Sur un coin de sable, sur la piste de danse d’une discothèque, dans un bar, dans la rue, sur la passeggiata, Porta Palermo, Porta Messina, devant les petits vieux recroquevillés sur leurs bancs de bois, les enfants qui mangent leurs glaces ou les garçons qui n’en perdent pas une, assis sur leurs vespas !... Elle me dégoûte à présent ! (…) »
Patati e patata sotto la scala ! (Photo Nino, Caltalgirone, Sicilia)
 
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