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Le Tennessee club (2/3)

Publié le par Eric Bertrand

J’ai une grosse affection pour ce Tennessee club… Notamment parce que c’est la pièce d’adieu à mes meilleurs comédiens. A ceux qui ont montré une ferveur à toute épreuve… J’entends encore les accents de Céline, ou ceux de Yohan qui jouait le rôle de Tom…
 
Thelma : écoute la voix d’une femme pour une fois Tom ! Ecoute la voix d’une femme ! (Elle regarde la bouteille comme si elle y puisait un nouveau courage). Toi, tu parles jamais autant que quand t’as une bouteille dans la main !… Maintenant, c’est à mon tour !… La bouteille, c’est mon porte voix !… Maintenant, écoute-moi bien, je vais te dire quelque chose que je pense vraiment !… Tu as deux visages… Quand tu es saoul, les mots que tu dis ne t’appartiennent plus !… Alors fais pas de scandale en public ! Ca n’intéresse personne ! Montre-nous plutôt ton vrai visage ! (Dans un accès d’héroïsme elle le tire par le bras et le plante devant Stella). Montre-le lui donc à elle ! Montre-lui comment tes mots savent aussi caresser !… (Elle devient lyrique). Montre-lui comme tu es gentil, comme tu es tendre quand tu veux !… Allez… fais-lui envie !… Elle a jamais connu ça, elle !… Joue-lui ton numéro !… Tiens, redis moi ce que tu m’as dit hier dans la nuit bleue… Je te revois, tu avais une jambe nue qui sortait du drap, les yeux grands ouverts gonflés d’amour… (Elle le lâche, s’adresse tour à tour à Flora, à Rose et puis, plus tendrement, à Violette, devient lyrique). Hier dans la nuit bleue… On avait ouvert la fenêtre, je m’étais accoudée sur le rebord… tu me regardais… l’air était frais (de plus en plus exaltée). Hier, dans la nuit bleue, les étoiles scintillaient sur la grande toile du ciel… tu me regardais… Hier, dans la nuit bleue, la lune avait passé une fine couche de vernis sur le sable jaune… Hier, dans la nuit bleue, l’enseigne dorée du « Tennessee Club » mettait sa signature sur le tableau… Tu me regardais… avec tes cils en pinceaux et tes grands yeux de peintre de l’amour… et tu m’as dit… (Elle cesse brutalement de rêver et redevient violente). Allez dis-le devant tout le monde… Dis-le ou je bois !…

(Il lui arrache la bouteille et l’embrasse comme on embrasserait une fille de cabaret avant de la repousser. Charlie vient aussitôt pour s’interposer. Tom sort alors un révolver et fait reculer Charlie).

BlancheCharlie.jpg 

Stai tranquilla donna !

 

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E
J'adore en effet cet extrait et les accents avec lesquels vous l'interprétiez Céline et toi... ça arrache à chaque fois des frissons !<br /> Je le passe en cours assez souvent car la qualité vidéo est assez bonne et je travaille cette année sur le thème de "l'alcoolique", donc, tu vois que Tom a sa place !<br />  
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D
Quelle poésie dans cet extrait, et que de souvenirs... Céline est une artiste extraordinaire et ce n'est pas ma meilleure amie pour rien, ce fut l'une des scènes les plus passionnante qu'il nous ait été donné de jouer à deux. J'adore.
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