« Prague ne me laisse pas partir. Cette petite mère à des griffes ! ». Voilà ce que disait Kafka à propos de la ville qu’il aimait tant. Depuis vendredi, je cours tous
les matins dans la lande, dans le sillage des biches qui me font les yeux doux et sous les nuages qui cernent le ciel bleu.
J’ai vu dimanche matin un troupeau d’une trentaine de chevreuils. Mon objectif était de rejoindre le loch Caluim
situé à quatre miles du cottage, tout au bout du « single trail ». L’offrande sur un plateau d’un croissant de plage dorée sous l’oreiller du ciel.
Mais toute maîtresse a des griffes et « les griffes » guettent dans les herbes ou les
marécages. Premier jour, à mon retour, je décèle une tique fichée dans la jambe gauche. Second jour, seconde tique dans le creux du mollet gauche, troisième jour, troisième
et quatrième tiques dans le creux du mollet droit et de la cuisse gauche.
J’ai déjà eu affaire en France à ces charmantes petites bêtes, et mon médecin s’est toujours montré alarmiste. Ici,
je décide d’interroger la pratique locale. Sans hésitation, Suzan, la propriétaire, m’enlève la première à l’essence. Puis, véritable oracle locale, elle me met
en garde : « they say they are plenty of them this year ! You might get some more ! »
Le lendemain, son mari me fournit le précieux carburant dans une bouteille en plastique et c’est
Nolwenn qui opère avec succès. Les derniers parasites se désinvitent.
C’est important car depuis samedi a commencé le temps des rencontres et le bain culturel. C’est le
propos des articles à venir.
Up at Ben Dorrery !