Les dictateurs connaissent bien « l’horrible danger de la lecture » évoqué par Voltaire. Dans la société futuriste que l’écrivain Ray Bradbury met en scène, les livres sont devenus l’ennemi public n°1 et c’est aux soldats du feu qu’est confiée la mission de les anéantir par la flamme. Ainsi toute pensée qui résiste à une Pensée Unique et imbécile est progressivement écrasée. À moins que les dissidents ne trouvent moyen de ressusciter le livre sous une autre forme… Le grand Exilé Hugo dont on croyait pouvoir « bâillonner » les livres, écrit dans « Les Châtiments » : « La pensée échappe toujours à qui tente de l’étouffer surtout si c’est à la lumière d’un brasier. »
Et de nos jours, artistes et lecteurs ainsi ignifugés sont encore nombreux et fort capables de renvoyer le feu à ceux qui tâchent de les anéantir…
Les romans d’exil de Hugo sont marqués par la présence de l’océan et du chaos… De ce chaos émergent des « monstres », dont le personnage principal de l’hallucinant « Homme qui rit », Gwynplaine qui a fait trembler le jeune Rimbaud, lecteur ivre et « voyant ».
Mais qu’est-ce au juste qu’un monstre et quelle cicatrice « celui qui vient du gouffre » porte-t-il en sa chair ? C’est tout le sens de cette trajectoire qui va du rivage de Portland par une nuit de tempête au « chaos vaincu », titre du spectacle que propose le saltimbanque Ursus. Tiré par un loup, sa cahute initiatique, la « green-box » va de village en village et essaie d’amener le rire et la distraction à ceux qui auraient plutôt envie de pleurer…
Comment retrouver le contact avec le monde sauvage et la biodiversité ? Comment s’émerveiller devant le spectacle de la nature et cultiver la joie du regard et de l’engagement ? Ce roman montre avec poésie et lyrisme la manière dont l’homme peut essayer de capter les messages que lui envoie son environnement et de percevoir « les profondeurs magiques de la maison du monde. »
Salon du Livre de l'Houmeau, demain dimanche 19 février. Je vous y attends dans la compagnie d'écrivains et d'illustrateurs divers. C'est entre 10 et 18 h 00. L'occasion de parler de littérature et de vie...
Kafka est l’écrivain du cauchemar. Il excelle à inventer ou à décrire des situations qui donnent le frisson, d’autant qu’elles font hélas écho à notre modernité. Moins connu que « la métamorphose » ou « le Procès », il y a cette nouvelle hallucinante dans laquelle il examine par métaphore le processus de répression de masse par un pouvoir fort.
Comment justifier la programmation du crime et de la barbarie ? Dans « la Colonie pénitentiaire », c’est « un officier » qui explique au narrateur le fonctionnement d’une machine destinée à « corriger la faute » commise par tout condamné… Le malheureux qui enfreint les règles de l’État, qui s’oppose à la ligne du Parti, qui ose dire non et s’indigner devient la victime désignée de cet engin redoutable, la herse, dont le mécanisme permet d’inscrire en quelques heures dans la chair de la victime la marque de son « crime »…
Littérature, écriture et voyage. Comment la lecture et le voyage nourrissent-ils la pensée et suscitent-ils, en même temps que le plaisir, la curiosité, l'écriture ?
Lien vers l'ensemble de mes livres :
http://ericbertrand-auteur.net/